Le lancement de la série d'activités de la jeunesse du Cadre d'échange des partis politiques pour exiger le respect du délai de la transition imparti @lejalon.com

Mali : des manifestations annoncées contre la ‘’confiscation du pouvoir’’

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Des jeunes du Cadre d’échange des partis politiques pour une transition réussie planifient une série de manifestations d’ici la fin de ce mois contre ‘’la confiscation du pouvoir’’ par des nouvelles autorités qui envisagent une prorogation de la transition.

« On va aussi montrer nos biceps », lancent des jeunes et acteurs politiques du Cadre d’échange des partis politiques pour une transition réussie opposés à la démarche des autorités de la transition. Ceux-ci envisagent, à leur tour, aussi d’occuper le boulevard de l’indépendance de Bamako, dans le cadre d’une série de mobilisations dont le ton a été donné ce vendredi 8 octobre.

Ce jour, à leur appel, de centaines de militants, à la faveur d’un meeting, ont exprimé leur soutien au directoire de leur regroupement politique et à son mot d’ordre consigné dans un mémorandum remis à des autorités de la transition.

Outre le respect du délai imparti, les signataires de ce document, consacrant désormais leur divorce avec la transition, rejettent la tenue des Assises nationales de la refondation assimilables à une rencontre de trop et la création de l’Organe unique de gestion des élections dont le format proposé par le gouvernement ne les convainc pas.

Ce meeting est « le top départ d’une série  d’activités visant à défendre par tous les moyens notre mémorandum établi le 24 août2021 », a indiqué le président des jeunes du Cadre d’échange, Demba Coulibaly.

Cette mobilisation sera suivie, annoncent ses organisateurs, de plusieurs autres dans les communes du district de Bamako, des manifestations au Palais de la culture et au boulevard de l’indépendance contre ‘’le projet de report des élections’’, une violation des engagements pris par Assimi Goita.

‘ La direction du Cadre d’échange vous soutient et ces mobilisations consistent à dire halte à la transition pour ne pas lancer le pays dans une aventure », a ajouté le secrétaire général de la Codem dont le président assure la présidence du Cadre d’échange des partis politiques.

Selon lui, le Mali doit respecter les 18 mois impartis de la transition. Un délai qui risque d’être prorogé, selon le Premier ministre, Choguel Maïga.

En effet, depuis New York en marge de la 76e assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre malien, lors d’une interview accordée à nos confrères de RFI et de France 24, a évoqué un possible report des élections de quelques semaines. Ce schéma, selon le président des jeunes, est le signe avant coureur d’un éventuel échec de la transition contre lequel, il met en garde le président Assimi Goita.  

 « Nous, jeunes du cadre, affirmons notre accompagnement au président Assimi Goita dans la réussite de la transition en lui conseillant de sortir par la grande porte en respectant le délai de la transition », a déclaré Demba Coulibaly qui appelle le président de la transition au discernement en faisant attention  à « la voix des sirènes ».

Plus que le lancement d’une série d’activités, pour l’ancien ministre Amadou Koita, c’est le début d’une nouvelle page d’histoire qui est en train de s’écrire pour défendre la démocratie, le Mali contre la confiscation du pouvoir acquis dans la rue.

« Nous ne sommes pas contre la transition, mais nous sommes contre la prise du pouvoir par la rue et dans la rue. Ils veulent profiter de leur position pour confisquer le pouvoir », a précisé Amadou Koita également président du parti socialiste Ps Yelen Kura.

Aussi, au cours de cette rentrée politique, les organisateurs ont exprimé leur solidarité à l’endroit des personnalités politiques arrêtées  par le Pôle économique et financier dans le cadre de la croisade engagée contre la corruption par le gouvernement dans l’affaire d’avion présidentiel et d’achat d’équipements militaires.

En plus du portrait géant de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga affiché dans la salle, certains tenaient également des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Libérer les détenus politiques », « Non à l’instrumentalisation de la justice ».

Si ces acteurs politiques affirment ne pas être contre la lutte contre la corruption, ils estiment en revanche que l’action judiciaire en cours dans l’affaire de l’avion présidentiel et d’équipements militaires s’inscrit dans une démarche d’intimidation.

« La lutte contre la corruption doit être menée, mais nous sommes contre une justice à géométrie variable et à son instrumentalisation à d’autres fins. Ce que l’on constate nous fait peur. Et on s’en soucie », a déploré M. Koïta.