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Transition : des partis politiques contre toute prolongation

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Alors que des voix s’élèvent en faveur d’une prolongation de la transition, des partis et regroupements politiques ont appelé ce lundi les autorités à s’abstenir de toute action susceptible de mettre en cause le délai imparti et de rendre public le « chronogramme détaillé de tâches« .

Une pléiade de partis et regroupements politiques s’est réunie à l’hôtel de l’Amitié sur la situation politique du pays.  Il s’agit notamment de l’Adema PASJ, de l’ASMA-CFP, de l’APR, de l’UM-RDA, du RDS, du PS Yelen Kura, du parti Yèlèma, du MIRIA, de la Plateforme Jiguya Kura, de l’EPM.

Au terme de cette rencontre d’une heure, ses participants ont adopté une position commune sur le délai imparti de la transition. Ainsi, dans leur déclaration, dont le contenu a été rendu public par l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, ils déclarent, sans équivoque, leur engagement en faveur d’une transition réussie.

« Nous réitérons notre disponibilité à participer à toutes les initiatives de la transition pour asseoir une grande inclusivité dans la conduite des affaires publiques», indiquent-ils.

Cependant, appellent-ils, les autorités de la transition à réduire leur ambition en laissant le soin au prochain pouvoir issu d’élections générales de fin de transition de conduire les profondes réformes.

S’ils sont disposés à accompagner la transition, en revanche, ils affirment être intransigeants sur le respect du délai de celle-ci.

Ainsi, en affirmant sans ambiguïté leur attachement au respect scrupuleux de la période de la transition avec la tenue des prochaines élections générales (Présidentielles et législatives), en février 2022, ils demandent aux autorités de la transition de « confirmer leur engagement à respecter ces échéances par la publication d’un chronogramme détaillé de tâches allant dans ce sens et par l’abandon de tout projet susceptible de mettre en cause ce délai ».

Cette sortie des acteurs politiques atteste de la méfiance de ces derniers sur des engagements pris par les nouvelles autorités.

 « Les récentes déclarations ne nous rassurent pas quant au respect du temps imparti de la transition », nous a confessé un président de parti politique joint au téléphone par lejalon.com à l’issue de la rencontre.

Un autre ajoute de son côté : « Il faut que nous soyons vigilants. Il y a des choses qui se passent et qui ne sont claires. La transition n’est efficace que lorsqu’elle s’inscrit ses actions dans un laps de temps. Elle ne peut pas vouloir se substituer à un pouvoir démocratiquement élu. C’est qui est en train de dessiner ».

Cette réunion s’est tenue dans un contexte où des voix s’élèvent, de plus en plus, pour demander la prolongation de la transition. Plusieurs associations de la société civile plaident pour le prolongement de la durée de la transition, alors que pour le Premier ministre et le président de transition le délai imparti sera respecté.  

Ces acteurs arguent que le temps n’est à la tenue d’élection mais celui du rassemblement et de l’instauration de la sécurité sur l’ensemble du territoire.

« Le pays n’a pas besoin aujourd’hui d’élection. L’essentiel aujourd’hui est de faire face aux problèmes cruciaux de la population dont l’insécurité », déclarait Bintou TOURE, président de l’Association Nyéleni Tare-tare également favorable à la prolongation de la transition. 

Outre ces organisations, le chérif de Nioro du Sahel ne cesse également, depuis quelques semaines, d’appeler à la mobilisation en vue de solliciter un prolongement de deux ou trois ans de la transition.