La jeunesse des pays du G5 Sahel, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie est, depuis 26 juillet 2021, en conclave de deux jours, à Bamako. Les participants des différents pays membres de la communauté et la diaspora procèderont à la validation technique du rapport final présenté par le consultant sur la Stratégie intégrée de la jeunesse et son plan d’action.
Le président de la coordination des conseils nationaux de la jeunesse du G5 Sahel, M. Abakar DAGAYA, a rappelé que l’histoire de cette initiative remontait plus loin, lorsqu’en 2019, le secrétariat exécutif du G5 Sahel sous l’égide des ministères en charge de la jeunesse, a mené des activités afin d’aboutir à l’élaboration d’une première stratégie intégrée de la jeunesse. Si le vocable jeunesse est facile et simple à prononcer, limpide quant à sa compréhension, il reste délicat dès lors qu’il s’agit de trouver des réponses satisfaisantes et pérennes à ses problèmes, a-t-il dit. Une raison de plus pour lui de plaider pour que le débat de ce rendez-vous puisse poser les germes de nouveaux espoirs pour la jeunesse des pays du G5 Sahel, devenue aujourd’hui la cible de tous les maux, compte tenue de la situation de précarité accrue face à laquelle elle est confrontée. La jeunesse, poursuit-il, est plus que jamais vulnérable face au manque d’emploi et d’opportunité d’insertion socioéconomique, pendant que l’espace fait face aux défis sécuritaires.
Pour sa part, le représentant de l’Union européenne, M.KI ZERBO, a rassuré la jeunesse de l’accompagnement de son organisation. L’UE, a-t-il soutenu, accorde une importance capitale à la jeunesse pour son épanouissement, car pilier de l’avenir de la sous-région.
Quant au représentant du G5 Sahel, chef d département gouvernance, Mahamadou Samaké, il a indiqué que cette stratégie était assortie d’un plan d’action élaborée après un long processus participatif avec pour objectif d’apporter des réponses adéquates aux problèmes prioritaires auxquels les jeunes sont confrontés dans les pays du Sahel : emploi et formation professionnelle, développement durable, migration irrégulière, violence, problèmes de santé, d’éducation, d’insécurité, etc.
Selon lui, le processus de formulation de la stratégie et de son plan d’action a été soutenu dès l’entame par le projet «la voix des jeunes du Sahel» financé par l’Union européenne et le Danemark et mis en œuvre par le Centre de Dialogue Humanitaire.
Si la jeunesse constitue un atout majeur pour les pays du G5 Sahel parce que constituant les 65% d’un territoire de 74 millions d’habitants, il n’en demeure pas moins qu’elle soit la première victime des multiples crises vécues dans la sous-région, a indiqué M. Amadou Diarra Yalcouyé, secrétaire général du ministère de la Jeunesse des sporté du Mali représentant le ministre. Aujourd’hui, soutien M. Yalkouyé, l’espace du G5 sahel connait une situation socioéconomique et culturelle marquée par des contraintes importantes liées à l’insécurité, la pauvreté, au chômage massif et endémique, à la croissance démographique rapide, à l’analphabétisme, à l’inadéquation de la formation, au développement de l’extrémisme violent et du terrorisme, à l’amplification de l’incivisme et l’augmentation de stupéfiants n milieu-jeune.
Il ressort du diagnostic opéré dans tous les Etats membres que ces contraintes handicapent fortement des actions de plein épanouissement des jeunes de notre espace et nécessitent des réponses adaptées, des actions conjuguées et fortes.
« Certes la jeunesse de notre espace communautaire est parfois instrumentalisée en quête de repères, elle fait pourtant preuve d’une admirable résilience. Elle constitue un formidable atout pour impulser le développement socio-économique et culturel de nos pays et un facteur important de paix, de stabilité et de cohésion sociale », a-t-il martelé.
Dès lors, est-il convaincu, la mise en œuvre de la vision des chefs d’Etat, réunis en conférence le 20 novembre 2015 à N’Djamena, dans le but d’élaborer une stratégie intégrée en vue de créer les conditions de développement d’une jeunesse saine, éduquée et épanouie, à même de contribuer à l’effort national devient salutaire pour extirper les jeunes des fléaux et phénomènes émergeants qui les assaillent.
La stratégie et son plan d’action, au cœur de l’atelier de deux jours à Bamako sont le fruit d’un long processus, selon le représentant du ministre de la jeunesse, qui entend répondre aux défis de l’heure et du futur.
Pour rappel, ladite stratégie s’articule autour de 5 axes : La promotion de l’autonomisation et de l’insertion socio-professionnel de jeunes ; la promotion de la culture de la paix, des droits de humains et de la citoyenneté ; la promotion de la culture et du sport ; le renforcement de la gouvernance et du financement des politiques de jeunesse et enfin le développement du partenariat stratégique des mécanismes de coordination.