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Sommet de N’Djamena : la main de Paris!

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Malgré la présence des armées des nations les plus puissantes au monde, l’espace sahélo-saharien n’a jamais fait l’objet d’autant de convoitise par les forces du Mal. Comme pour défier ces puissances et leurs technologies, les narcoterroristes continuent de tisser et de renforcer telles des araignées leur toile partout dans la zone, depuis 2015. Peut-ont s’attendre les 15 et 16 février prochain à une véritable appropriation par les chefs d’Etat et de gouvernement de la situation qui prévaut au Sahel ?   

Les 15 et 16 février prochain, les membres du G5 Sahel, dont le Mali, se retrouveront à N’Djamena non pas pour faire le point de la situation sécuritaire dans la région, mais celui de la stratégie de lutte contre le terrorisme. Dès lors, les espoirs suscités par de tel rendez-vous s’effondrent comme un château de sable, pour les populations. Puisqu’il s’agit d’un canevas tracé pour nos autorités par les partenaires européens, dont la France, qui ont besoin de légitimer leur présence au Sahel aux yeux de leurs opinions et non de traquer véritable ces forces du Mal. En effet, la stratégie jusque-là utilisée par la France au sahel pour faire face à l’annexion terroriste est immuable : éliminations ciblées de chefs jihadistes ‘’usés’’ ou devenus des colis encombrants ; lavage de cerveau pratiqué à nos militaires, formatés le respect de leurs droits de l’homme et non lutter contre un ennemi qui n’a jamais démenti sa violence et son indifférence pour la paix sociale.

« Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l’intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d’ajuster notre effort dans la zone des trois frontières, dans la lutte antiterroriste et autour des différents piliers définis à Pau : renforcer les capacités militaires sahéliennes, accroitre notre emprise dans la lutte contre le terrorisme, consolider le retour des Etats dans les régions libérées et assurer une politique de développement pour les populations ainsi libérées du joug des terroristes« , disait le président français Emmanuel Macron, le mois dernier, lorsqu’il faisait le point sur les actions des forces françaises au Sahel. La force Barkhane, forte de 5.100 militaires, revendique des succès tactiques. Pourtant, sur le terrain, les groupes armés restent toujours très actifs. Pour preuves, l’attaque du camp de la Minusma mercredi dernier, près de Kéréna, dans le cercle de Douentza, blessant au moins 20 Casques bleus ; les attaques simultanées lancées contre les camps des Fama à Mondoro et Boulkessi ; ce 3 février 2021, les forces armées maliennes ont été la cible d’une attaque terroriste, à Boni, dans la région de Mopti. Avant, le 24 janvier 2020, les Forces armées maliennes (FAMa) déployées respectivement au poste G5-Sahel de Boulkessi et au poste FAMa de Mondoro avaient fait l’objet d’attaques complexes et simultanées de Groupes armés non identifiés ». A ces cauchemars s’ajoutent les braquages et les assassinats ciblés, le récent assassinat lâche de l’opérateur économique Abdoulaye Koné. Que dire des champs de riz à maturité incendiés par les terroristes dans la zone office du Niger ; les cris de cœur des populations le long de la route du poisson (Koro, Bankass, Badiangar, Douentza ?

Rien de cela ne préoccupe Barkhane encore moins Takuba. Ils raisonnent en termes de nombres d’interventions aériennes et terrestre, d’appuis aux Forces armées maliennes et celles du Sahel ; de soi-disant terroristes éliminés, en nombre de soldats passé à leur école des droits de l’homme.  

Dès lors, un tel sommet ne peut être qu’un échec ou en chèque en blanc aux forces étrangères pour poursuivre leurs manouvres de recolonisation des mentalités de nos peuples, assujettis depuis des décennies à l’obscurantisme, la pauvreté et la misère.

Six ans après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, impossible de désarmer les ex-rebelles même après la découverte de liens avérés avec des groupes terroristes  ; de mettre un terme à la floraison de groupes armés d’auto-défense qui sont eux aussi souvent en intelligence avec des narcojihadistes qui sèment terreur dans nos villes et campagnes.

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