Le directeur Général de de la Canam, Boubacar Berthé et le chef du cabinet du ministre de la Santé, alors d'un point de presse, le 25 janvier 2021. © Le Jalon / Maliki Diallo.
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Désagréments aux assurés AMO : la CANAM s’explique

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L’ouverture et la fermeture des droits aux prestations de l’AMO ont occasionné, ces derniers temps, des désagréments aux assurés de l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Qu’est ce qui explique ces désagréments ? Pour combien de temps ? Quelles sont les dispositions prises pour y faire face ? Pour édifier l’opinion nationale sur ces questions, le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Canam), le médecin général de brigade Boubacar Dembélé était, ce 25 janvier 2020, face à la presse au ministère de la Santé et du Développement social.

Depuis le 1er mai 2011 jusqu’au 30 avril 2020, il existait plusieurs supports de prise en charge des assurés AMO, notamment la carte AMO avec photo, sans puce ; le récépissé (carte blanche sans photo) ; le récépissé de dépôt de dossiers (feuille volante comportant les numéros AMO de l’ouvrant droit (au recto) et éventuellement pour ses ayants droits au verso), a expliqué le conférencier. Ces différents supports permettaient aux assurés d’accéder aux soins sans trop de tracasseries. Malheureusement, le service gestionnaire de l’AMO, la CANAM, a constaté que ces supports constituaient des sources de fraude. C’est pourquoi il a été décidé d’uniformiser le support de prise en charge avec l’institution de la Carte AMO biométrique. L’accentuation des mesures de contrôle, a poursuivi le conférencier, a amené la CANAM à rendre obligatoire le ticket d’accréditation. Ce ticket d’accréditation est juste un moyen de contrôle à l’identité des assurés détenteurs des cartes biométriques qui font la demande des prestations au niveau des structures prestataires conventionnées, selon M. Dembélé. Aussi, a-t-il été jugé nécessaire de mettre à jour ces cartes biométriques. Pour ce besoin de sécurité des assurés et des prestations, la CANAM avait acquis, depuis 2015, un système d’information biométrique intégré de type web service, a-t-il rappelé.

« Dans le cadre d’une bascule vers ce nouveau système d’information, elle confectionne depuis 2016 des cartes biométriques à puce, plus sécurisées que ses précédents supports utilisés par les assurés », a-t-il fait savoir.

C’est donc, selon le conférencier, ce processus de basculement qui suscite des grincements de dents, à cause d’un déficit de communication entre les assurés leur assurance, certains estimant que leurs droits ont été fermés. Selon le médecin colonel Boubacar Dembelé, la mise à jour des cartes, dont il est question, n’a rien avoir avec la fermeture des droits des assurés.  

« Plusieurs assurés passent à la CANAM ou appellent pour dire que leurs droits sont fermés, en réalité, ils ont oublié de mettre à jour leurs carte. Donc, c’est l’une des raisons de l’affluence des assurés devant les bureaux de la CANAM », s’est-il désolé.

Mise à jour de la carte biométrique

La mise à jour des cartes AMO biométriques peut se faire à travers des bornes et ou pupitres de mise à jour disponibles auprès des Hôpitaux, CSREF et même certaines Cliniques, certains cabinets ministériels à Bamako. Dans les régions, c’est réalisable auprès des bureaux de la CANAM, OGD (INPS, CMSS), Hôpitaux Régionaux et CSREF, au niveau des garnisons militaires.  Au niveau des Cercles c’est possible au niveau des CSREF.

Aussi, pour le même service de mise à jour des cartes d’assurés biométriques, la CANAM a déployé 150 bornes à Bamako, dans les régions et les Cercles sur l’étendue du territoire national. A Bamako : dans les locaux de la CANAM, CMSS, INPS, Hôpitaux, CSREF, certains cabinets ministériels, certaines Cliniques privées, la polyclinique des armées de Kati, l’infirmerie hôpital de Kati, l’infirmerie du Génie militaire et celle de la Garde Nationale. Dans les régions : Bureaux CANAM et Points Focaux, Directions Régionales de l’INPS et de la CMSS, Hôpitaux, CSREF, certaines garnisons militaires (camp de Bafo) ; dans les cercles : au niveau des CSREF.

Toutes les bornes de mise à jour à Bamako sont opérationnelles, a insisté le DG, car les services techniques de la CANAM ont mis à profit le week-end pour faire ce travail.

Par ailleurs, pour mettre un terme aux attroupements d’assurés devant les guichets AMO de certaines structures prestataires conventionnées, la CANAM a apporté des appuis à de nombreuses structures de santé pour la construction et l’agrandissement des Espaces AMO, selon le conférencier.

Des mesures pour soulager les assurés

A ce jour, la CANAM a procédé à une ouverture massive des droits des catégories suivantes: les fonctionnaires civils ; les fonctionnaires des collectivités ; les forces armées et de sécurité ; les contractuels de l’Etat; les pensionnés des deux secteurs (public et privé). Cependant, certains assurés n’ont pas bénéficié d’abord de cette ouverture pour les motifs suivants : un changement de statut (c’est le cas des nouveaux pensionnés de 2021 qui étaient actifs en 2020 ou des fonctionnaires civils qui sont devenus des travailleurs salariés ou vice versa ; les enfants majeurs qui ont commencé à travailler et ou devenu des conjoints). Pour être pris en charge, ceux-ci doivent passer à la CANAM ou dans ses représentations dans les régions, à la CMSS et à l’INPS pour signaler leur changement de statut.

A ce jour, ils sont 640 059 fonctionnaires civils, municipaux, des forces armées et de sécurité, parlementaires et pensionnés dont les droits sont déjà ouverts à la CMSS. A l’INPS, c’est 497010 assurés actifs, assurés volontaires et pensionnés qui ont leurs droits ouverts. Mieux, les fonctionnaires civils, municipaux, les assurés issus des forces armées et de sécurité, les parlementaires et les pensionnés du secteur Privé et du secteur public ont tous leurs droits ouverts jusqu’au 31 décembre 2025.

Les contractuels (Actifs -INPS) et les assurés volontaires sont sur une période d’ouverture de droit d’un à deux ans, a-t-il précisé. Durant cette période, la CANAM se donnera les moyens à l’interne pour contrôler annuellement les droits de toutes ces catégories d’assurés.

Pour les mêmes besoins de sécurité du système d’assurance, le conférencier a précisé qu’à ce jour, 184 797 fonctionnaires municipaux (CMSS), assurés actifs (INPS) et assurés volontaires (INPS) ont leurs droits fermés. Toutefois, des instructions et moyens ont été donnés aux services techniques de la CANAM pour l’ouverture des droits de ces catégories d’assurés, si elles sont à jour du paiement de leurs cotisations.

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