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Bounty : Non, cette photo ne montre pas les victimes de la frappe aérienne

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Plusieurs civils ont été tués, le dimanche 3 janvier 2020, à Bounty dans le cercle de Douentza, région de Mopti, à la suite d’une frappe aérienne. Sur la toile, une photo de cadavres couverts de linceuls est présentée par des internautes comme les victimes de la bavure. Elle est hors contexte .

L’Armée française admet être responsable de la frappe aérienne du 3 janvier. Mais elle soutient n’avoir visé que « des terroristes », selon Le Figaro. En attendant le communiqué des autorités maliennes et françaises, les internautes et les médias spéculent sur le bilan de l’incident. Et depuis quelques heures, une photo montrant des corps dans une cours devient virale sur les réseaux sociaux. Elle est présentée par des internautes comme celle des victimes de la frappe aérienne à Bounty.

Cette photo n’est pas celle des victimes de Bounty. En réalité, cette image est sur internet depuis 2014 et elle n’a aucun lien avec le Mali. Une recherche inversée sur google images nous renvoie vers plusieurs sites d’informations qui ont illustré des articles. Ici, BBC affirme qu’il s’agit des victimes de frappes de l’armée nigériane dans l’Etat de Borno. La photo a été mise en ligne le 2 mars par BBC.

Le Monde Afrique a aussi utilisé la même photo à la même période. Mais le média français affirme qu’il s’agit des « cadavres des victimes d’une attaque de Boko Haram dans le village de Konduga (nord-est du Nigeria) qui a fait 39 morts, le 12 février » 2014.

Maliki Diallo

Diplômé de l'École supérieure de journalisme de Lille et de l'Université de Lille, Maliki Diallo est journaliste depuis 2012 au sein du Groupe Renouveau. Il est correspondant de TV5 Monde au Mali et collabore avec RFI au compte de l'émission Alors on dit quoi. Journaliste polyvalent, plusieurs de ses productions ont été récompensées au Mali et ailleurs. Le 13 novembre 2021, il a remporté le prestigieux Prix africain du journalisme d'investigation Norbert Zongo dans la catégorie télévision. Le 29 décembre 2018, il est sacré 2e lauréat Prix national du journalisme sensible au genre. Une année plus tard, 29 novembre 2019, Maliki a été distingué à Ouagadougou au Burkina, 1er au prix de la Prévention de l'extrémisme violent au Sahel et dans le bassin du lac Tchad avec une enquête sur l'esclavage. Le natif de Zanzoni dans le cercle de Koutiala au remporté deux fois le Prix Mali Média Awards catégorie télévision en 2020 et presse en ligne en 2021.

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