Une délégation de CEDEAO accueillie à Bamako
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Principes de la CEDEAO sur la transition : Goodluck Jonathan attendu à Bamako ce mercredi

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Les chefs d’État de la CEDEAO réunis au Ghana ce 15 septembre 2020 ont donné à la junte militaire, aux commandes, jusqu’à ce mercredi 23, pour choisir un président et un Premier ministre civils au risque de s’exposer au durcissement de leurs sanctions contre le Mali. Pour évaluer la situation socio-politique du pays à l’aune des recommandations d’Accra, le médiateur de l’organisation communautaire, l’ancien chef de l’État nigérian, Goodluck Jonathan, est à nouveau attendu à Bamako ce 23 septembre.

Depuis le coup d’État du 18 août 2020 ayant conduit à la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a suspendu le Mali de ses organes de décision, fermé les frontières de ses États membres, et stoppé les échanges financiers et commerciaux avec le Mali, à l’exception des produits de première nécessité, des médicaments, des équipements de lutte contre le coronavirus, des produits pétroliers et de l’électricité.

Le 15 septembre dernier, les chefs d’État de la CEDEAO, à l’issue de leur Sommet du Ghana qui a enregistré la présence d’une importante délégation de la junte militaire, ont exigé le respect de certains principes au risque de durcir les sanctions en vigueur contre le Mali. Il s’agit notamment de la désignation d’un civil pour diriger la transition et d’un autre civil pour conduire le gouvernement de[S1]  transition, la libération des autres détenus politiques… Si le président de la transition est connu, depuis ce 21 septembre, le choix du PM est toujours attendu.

C’est dans ces conditions que le médiateur de la CEDEAO, Good Luck Jonathan, est attendu à Bamako ce mercredi. À quelques heures de cette arrivée, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, en marge des activités commémoratives de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance, ce 22 septembre 2020, appelait la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest à lever ses sanctions.

« Nous avons accepté les principes de la Cédéao, à savoir la nomination d’un président civil, puis la désignation d’un Premier ministre. Je pense que dans les jours à venir la Cédéao doit enlever ces sanctions pour le bonheur de la population malienne« , a déclaré.

Cet appel intervient au lendemain de la désignation comme président de la transition d’un officier à la retraite, le colonel-major Bah Ndaw.

Ce mercredi 23 septembre 2020, les chefs d’État de la communauté doivent décider de lever, maintenir ou renforcer les sanctions commerciales et financières qui pèsent sur le Mali depuis le coup d’État du 18 août.

Le colonel major à la retraite qui doit conduire la transition est réputé intègre. Ex-aide de camp du président Moussa Traoré au temps de la dictature, il a démissionné en guise de protestation contre des pratiques peu orthodoxes de l’entourage de ce dernier.

L’ex-Premier ministre Moussa Mara, qui fut son chef de gouvernement, en 2015, sous IBK, s’est confié à nos confrères de Libération : « C’est un homme intègre, je l’ai proposé à l’époque au vu de son honnêteté et du respect dont il bénéficiait dans l’armée. » Ces pronostics favorables suffiront-ils pour que la CEDEAO lève le pied sur le rouleau compresseur qui étouffe notre pays ? Le temps nous en dira plus !


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