Figure emblématique de la contestation au Mali, l’imam Mahmoud Dicko réclame la tête de celui qu’il « a placé à la Primature » : Dr Boubou Cissé. En point de presse ce dimanche 9 août 2020, il a accusé la France d’avoir exigé son maintien contre le gré du président de la République et du peuple. Il a appelé les Maliens à occuper la rue le 11 août.
En présence des membres du comité stratégique du M5-RFP, l’imam Mahmoud Dicko a affirmé son adhésion entière à la manifestation du mardi 11 août à la place de l’indépendance. « Ce mardi sera le mardi des mardis. Il rentrera dans l’histoire du Mali », a menacé l’ancien président du Haut conseil islamique. L’imam qui s’oppose à la démission du président de la République manifestera pour exiger la démission de son « fils » Premier ministre. Pour lui, le président IBK était prêt à dissoudre l’Assemblée et démettre Dr Boubou Cissé de ses fonctions, mais la France s’est opposée au départ du Premier ministre.
« Comment imposé quelqu’un qui n’a aucune légitimité ? Il n’a aucune base. Il n’est pas soutenu par les partis de la majorité ni la société civile. Aucune couche dans ce pays ne le soutient. Quel pays peut-il concilier ? Comment va-t-il mettre en œuvre les politiques de développement ? Nul n’ignore les relations politiques et stratégiques qui lient le Mali à la France. Mais pour quel intérêt la France va jusqu’à s’ingérer dans le choix du Premier ministre au Mali ? », s’est interrogé le parrain de la CMAS avant de promettre que le Premier ministre va partir parce que « c’est ce que réclame le peuple ».
Dans son intervention, il a annoncé une visite très prochainement à Nioro du Sahel pour convaincre Bouyé Haïdara qui s’oppose à la démission de Boubou Cissé. L’imam Dicko a profité également l’occasion pour inviter Chérif Ousmane Madani Haïdara et le Cardinal Jean Zerbo à rejoindre le moment.