Au Mali, les classes d’examen ont repris ce mardi 2 juin. Mais dans les établissements publics, les enseignants qui revendiquent à cor et à cri l’application de l’article 39, ont boycotté les cours.
Les classes de (9ème Année), du secondaire général et technique (12ème Année), du secondaire technique et professionnel (classes du CAP, du BT1 et du BT2) ainsi que celles des instituts de formation des maîtres (IFM), devaient initialement rouvrir, ce mardi 2 juin.
La vielle, le ministre en charge de l’Education a détaillé son plan de sauvetage de l’année scolaire et l’organisation des évaluations et examens scolaires pour l’ensemble des cycles d’enseignement.
Il a donné la garantie que toutes les mesures de prévention de la pandémie seront observées. A savoir: le respect de la distanciation physique ; le port obligatoire du masque ; le lavage des mains au savon. D’autres mesures, a-t-il poursuivi, seront aussi observées, notamment : l’affichage devant toutes les salles de classes des informations relatives à la Covid-19 ainsi que des images relatives aux gestes barrières ; le réaménagement des horaires de cours et la révision du calendrier scolaire ; l’organisation des cours de rattrapage et de remédiation ; la mise en place d’offres d’éducation accélérée.
Les examens en août
La période allant du 02 juin au 31 juillet 2020 sera mise à profit pour exécuter un programme d’enseignement condensé et destiné aux élèves candidats aux examens du DEF, du baccalauréat, du certificat d’aptitude professionnelle (CAP), des Brevets de technicien niveaux 1 et 2 (BT1 et BT2) et du diplôme de l’Institut de Formation des Maîtres (IFM). Ce programme sera axé sur les matières retenues aux différents examens.
« Après l’arrêt des cours en fin juillet, la 1ère quinzaine du mois d’août sera consacrée aux évaluations trimestrielles et aux activités de révision, a précisé le ministre de l’Éducation nationale.
L’ensemble des examens se déroulera dans la deuxième quinzaine du mois d’août 2020 », souligne-t-il.
Deux mois de rattrapage
La réouverture des autres classes, qui ne sont pas des classes d’examen, interviendra le 1er septembre 2020. Un programme condensé qui priorise les disciplines fondamentales, sera exécuté pendant deux mois (septembre et octobre 2020). Les acquisitions pédagogiques durant ces deux mois seront évaluées. Les résultats de ces évaluations et de celles du premier trimestre seront pris en compte pour déterminer les moyennes de passage en classe supérieure.
Le démarrage de l’année scolaire 2020-2021, selon le ministre, est programmé pour la deuxième quinzaine de novembre 2020 avec un réajustement des programmes d’enseignement afin de tenir compte des deux dernières années scolaires à faible temps réel d’apprentissage.
Une école sans enseignants ?
C’est la question que se pose le commun des Maliens. Et le ministre lui-même ne semble pas avoir de réponse à la question. Face au niet catégorique des enseignants qui conditionnent toute reprise à l’application intégrale de l’article 39 de leur statut particulier, le ministre Famata évasif : « Que valent toutes ces dispositions et mesures sus-indiquées si les enseignants, qui sont les principaux acteurs, ne reprennent pas le chemin de l’école ? C’est donc l’occasion pour moi, de lancer un cri de cœur à l’ensemble des enseignants et particulièrement aux militants des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, communément appelés « la Synergie », de faire violence sur eux-mêmes et d’accepter les nouvelles propositions du Gouvernement relatives à l’application de l’article 39 de la Loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 et de revendiquer au besoin en étant en classe ».
Des syndicalistes déterminés
Dans sa lettre circulaire en date N°075 du 1er juin 2020, les syndicats de l’éducation signataires du octobre 2016 « demandent à l’ensemble des militantes, militants et sympathisants de boycotter toutes les activités pédagogiques à compter du mardi 2 juin jusqu’au vendredi 5 juin 2020 ».
Il faut rappeler que cette réouverture intervient alors que les négociations autour de l’application de l’article 39 peinent à trouver un accord. Dans un communiqué, les enseignants ont dénoncé leur « non-implication » dans une « reprise discriminatoire des cours » et de propagation « exponentielle » de la pandémie de Covid-19.