Moussa Timbiné, le nouveau président de l'Assemblée nationale
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Assemblée nationale : Moussa Timbiné pleure l’absence de Soumaila Cissé

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Fraichement élu président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné n’a pas pu retenir ses larmes, ce lundi en évoquant l’enlèvement de Soumaila Cissé. Il a invité le gouvernement à diligenter toutes les actions idoines pour le ramener à sa famille dans les meilleurs délais.

La 6e législature s’est ouverte ce lundi au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Au menu: l’élection du président de l’Assemblée nationale. Sur place, un dispositif sécuritaire impressionnant. Vers 8heurs tous les points d’accès du CICB étaient minutieusement filtrés. A l’intérieur de la salle: les tractations vont bon train entre des députés. L’enjeu est de taille pour les cadres du RPM: élire un président à la tête de l’hémicycle en préservant l’unité du parti.

« Il n’est pas question d’abandonner. Je vais jusqu’au bout », laisse entendre l’ancien Premier ministre devenu député en aparté avec un autre élu du Rassemblement pour le Mali. Au même moment, certains nouveaux arrivantsmultiplient des selfies pour immortaliser l’instant.

Au fur et à mesure, les députés sont enregistrés et installés tout en respectant la distanciation sociale d’un mètre. L’accès dans l’enceinte était conditionné au port de masque. Covid-19 oblige.

A 10h 42 les choses sérieuses commencent. Le Secrétaire général de l’Assemblée nationale donne le ton avec l’installation du bureau d’âge constitué du doyen et des deux plus jeunes députés. Il s’agit d’Abderahmane Niang, de Salimata Traoré et de Djouwaratou Zormé. Leur mission : conduire l’élection du président de l’Assemblée nationale.

« J’ai trois dossiers de candidature pour la présidence de l’Assemblée nationale. Il s’agit de ceux de Mamadou Diarrassouba, de Moussa Timbiné et de Moussa Mara », dévoile le vieux Niang, après vérification du quorum sous la supervision de l’huissier de justice. Aussitôt, le Secrétaire général du RPM, Baber Gano député élu à Djénné sollicite et obtient une suspension de séance de quelques minutes au nom de son parti. Objectif: se concerter avant de passer à l’étape du vote. Dans la même dynamique, les députés du parti Union pour la république et la démocratie (URD) et de la Coalition Ensemble pour le Mali (EMP) se concertent à huis clos. Chacun de son côté.

Dans la salle Wa Kamissoko du CICB, l’honorable Mamadou Diarrassouba donné grand favori lâche du lest. Il se retire de la course. Sa décision, justifie-t-il, vise à maintenir la cohésion au sein du RPM. « L’unité au sein du RPM est le plus important », déclare-t-il.

De son côté, Moussa Timbiné au rebond précise : « Le choix du candidat du parti à la présidence de l’Assemblée nationale doit revenir à IBK. C’est sa décision qui doit être suivie en la matière. Si son choix tombait sur quelqu’un d’autre, j’allais le respecter ».

De retour à la plénière à 12h 05, l’honorable Baber Gano informe l’Assemblée nationale du retrait de la candidature de Mamadou Diarrassouba. « Comme vous l’avez constaté. Le RPM avait deux candidatures. C’est pourquoi, nous avons sollicité la suspension de la séance pour nous concerter. A l’issue de cette concertation, Diarrassouba a décidé ne plus être candidat. Donc, l’unique candidat du RPM est Moussa Timbiné », a clarifié M. Gano, en appelant tous les députés du parti à soutenir ce choix.

Diarrassouba a été lâchement trahi

Ce retrait pressenti et attendu par certains a été très mal apprécié. Dans la salle, un cadre du RPM venu assister à l’événement fulmine : « On suit la décision du Président IBK, sinon Mamadou Diarrassouba méritait ce poste ». Pis, ajoute-t-il, c’est une déception pour le parti. Son point de vue est également partagé par un député du parti. Pour lui, Diarrassouba a été lâchement trahi par IBK. Sa colère et son indignation est tout simplement légitime, concède l’élu national.

« Diarrass est sous le choc. Je le comprends parfaitement parce qu’il a été trahi. Il méritait d’être président car il a remporté l’élection au sein du parti. IBK l’a lâché. En démocrate, le président devait valider le choix de la direction du parti. On a voté. Il a remporté la partie. Mais hélas, IBK a été du côté de son fils au détriment du Bureau politique national. En tous cas, c’est l’image qu’il nous a donnée », nous confie-t-il.

Après ce retrait de candidature, les élus ont donc voté entre Moussa Mara et Moussa Timbiné. Ce processus a été sanctionné par l’élection de l’honorable Timbiné par 134 voix, contre huit voix pour l’honorable Mara et trois bulletins nuls. Il remplace ainsi Issaka Sidibé aux commandes de l’Assemblée nationale pour un mandat de cinq ans.

Installé dans ses fonctions de président de l’hémicycle, l’honorable Timbiné soutient qu’en le choisissant pour présider l’Assemblée nationale, IBK met un point d’honneur sur son engagement de donner durant son quinquennat la chance à la jeunesse.

« Je mesure la lourde tâche et la noblesse de la mission que j’accepte avec humilité. Soyez rassurés que je ferais tout pour être à la hauteur de cette fonction et à la hauteur de vos attentes», promet-il.

Également dans son speech, il a exprimé sa compassion au chef de file de l’Opposition enlevé depuis plus d’un mois. « J’ai une pensée forte pour notre collègue, l’honorable Soumaila Cissé qui depuis le 25 mars se trouve toujours entre les mains de ses ravisseurs », a-t-il déclaré en pleurs. Il a invité le gouvernement à diligenter toutes les actions idoines pour le ramener à sa famille dans les meilleurs délais.

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