Un conseiller à la Primature du Mali a confirmé sur son compte personnel Twitter que : « Le plus grand danger dans la circulation au Mali, ce n’est ni les taxis, ni les Sotramas mais les conducteurs de moto ». Plusieurs rapports et études confirment l’implication des motocyclistes dans plus 50 % des accidents au Mali.
Le 13 mars dernier, Abdoulaye Jourdan, conseiller à la Primature a laissé éclater sa colère sur le réseau social Twitter. Dans un tweet qui n’engage que lui, il a pointé du doigt la responsabilité des conducteurs de moto dans l’insécurité routière au Mali.
« Le plus grand danger dans la circulation au Mali, ce n’est ni les taxis, ni les Sotramas mais les conducteurs de moto. Incapable de se mettre sur un côté de la voie, prennent tous les risques pour dépasser un véhicule et ne connaissent pas les priorités », a-t-il déploré.
Le plus grand danger dans la circulation au #Mali, ce n’est ni les taxis, ni les Sotramas mais les conducteurs de moto. Incapable de se mettre sur un côté de la voie, prennent tous les risques pour dépasser un véhicule et ne connaissent pas les priorités. #Circulation #Bamako
— Abdoulaye Jourdan (@Adouuuu) March 13, 2020
Le Tweet de Jourdan a suscité quelques réactions et interrogations.
M. Jourdan n’a pu convaincre ses followers sur la véracité de ses affirmations. Sa réponse à la question : « Selon quelle étude » prouve qu’il ne dispose aucune preuve de ses affirmations. Pourtant, son tweet est avéré. Plusieurs études et rapports sur la sécurité routière au Mali confirment l’implication des motocyclistes dans plus de 60 % des accidents de route au Mali.
C’est le cas de l’ Étude pour l’amélioration de la sécurité routière dans le district de Bamako réalisée par le Groupe de la Banque africaine de développement et publiée en 2018. Selon ce document de 139 pages, les deux-roues motorisés représentent les deux tiers des usagers impliqués dans les accidents, suivis par les véhicules légers, puis les piétons et enfin les minibus.
« Sur le District de Bamako en 2015, la Direction de régulation de la circulation et des transports urbains a enregistré 156 tués (50 % deux-roues motorisés, 40 % piétons), 2018 blessés graves et 1 434 blessés légers (70 % deux roues motorisés, 25 % piétons), 2 645 accidents. En comparaison, on a comptabilisé 569 tués sur tout le Mali en 2015 », précise l’étude. La même étude indique que les deux-roues sont impliqués dans 66 % des accidents à Bamako.
Au Forum international des transports en octobre 2017, au Maroc, le Mali a présenté l’état des lieux et perspectives de la sécurité routière. La présentation faite par Tidiani I Déka Diabaté, Manager Exécutif Agora consulting révèle les statiques de 2014, 2015 et 2016. La présentation disponible ici, charge également les motocyclistes d’être à la base de la plupart des accidents au Mali de 2014 à 2016, en témoigne le tableau de type de collisions.
Sur les 6262 cas d’accidents enregistrés en 2014, les engins à deux-roues sont impliqués dans 5103, contre 4736 sur les 5944 cas en 2015.
Tandis qu’en 2016, 4321 accidents sur 5532 concernent les motocyclistes.
Bilan 2016 des Accidents Corporels de la Circulation Routière dans le District de Bamako confirme également le tweet de Abdoulaye Jourdan.