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Affaire des check-points sur la RN15: le gouverneur de Mopti confondu

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Ce 26 février 2020, dans une déclaration officielle, le gouverneur de la région de Mopti informe l’opinion nationale et internationale que ‘’conformément aux instructions du Premier ministre, il a été procédé à la levée de tous les check-points installés çà et là dans le pays dogon, notamment sur la RN15 et cela sans aucun incident. Le gouverneur est vite confondu, à travers une vidéo du chef d’état-major de la milice Dana Ambassagou, qui soutient, à qui veut l’entendre que les barrages de ses combattants restent intacts pour la simple raison que l’armée n’est jamais arrivée.

Malgré la volonté de DanNana Ambassagou de céder la place à l’armée pour assurer sa mission régalienne de protection des personnes et de leurs biens , celle-ci ne s’est jamais manifestée dans ce sens. En tout cas, au regard du débat suscité par la décision du Premier ministre Boubou Cissé autour des barrages érigés par la milice d’auto-défense dogon sur la RN15, l’absence des FAMa à ces check-point ces jours-ci , sonne comme une humiliation et laisse entrevoir un PM mal entouré et mal conseillé. Pour sauver sa tête, le gouverneur de la région, le général Abdoulaye Cissé, orchestre un simulacre de visite à l’issue de laquelle il déclare avoir obéi aux désirs de son chef.

Comment en est-on arrivé là ?

 Le Premier ministre Boubou CISSE effectue du 22 et 23 février 2020 une mission dans la région de Mopti. À l’issue de cette visite de 48 heures, le chef du gouvernement a ordonné au gouverneur de lever des barrages dans plusieurs zones du centre du Mali tenues par des milices Dana Ambassagou. Pour le Premier ministre, ces check-points « illégaux constituent une atteinte grave à la souveraineté de l’État et sont des points d’insécurité pour les populations ».

Également, ils entravent les activités des populations de cette zone, dit-il. Dans la même foulée, un autre communiqué du gouvernement nuance : « il s’agit en outre, de positions où des versements d’argent sont imposés aux paisibles voyageurs soumis à des contrôles au faciès ; toute chose intolérable dans un État respectueux des droits de l’homme ».

« Le gouverneur de la région de Mopti informe l’opinion nationale et internationale que (…) il a été procédé, ce jour 26 février 2020, à la levée de tous les check-points installés çà et là dans le pays dogon, notamment sur la RN15 et cela sans aucun incident ; grâce à la collaboration bienveillante des populations concernées sans distinction et l’intervention de nos forces armées appuyées de la MINUSMA », avait annoncé le gouverneur de la région de Mopti dans communiqué le 26 février.

« Les forces armées seront désormais présentes sur le terrain pour assurer la sécurité de nos populations et de leurs biens conformément à leur mission et aux instructions des plus hautes autorités », précise la même source.

Mais aussitôt annoncée la mesure a suscité une vague de polémiques au pays dogon. Dans la foulée, Youssouf Toloba, le premier responsable de Dana Ambassagou, a réagi, dans une vidéo « À l’installation de ces check-points, j’ai instruit aux chasseurs de contrôler les patrons, ceux qui passent avec de belles voitures, car ce sont eux qui font entrer les armes », a affirmé le chef d’état-major de Dana qui dément toute racket de la part de ses éléments.

« Là où ils veulent vraiment qu’on quitte, c’est le lieu de passage direct des djihadistes qui traversent le fleuve pour semer la terreur de l’autre côté. Si on abandonne ces postes, rien ne les empêchera de rentrer à Bandiagara et ailleurs », a expliqué Youssouf Toloba, qui a précisé avoir sollicité auprès du Gouverneur de Mopti la présence de l’armée dans le secteur lors d’une rencontre, le 25 février dernier, sur la question de la levée des check-points.

« Nous leur avons dit de faire venir l’armée malienne dans toutes les zones que nous occupons. Et nous les chasseurs, nous allons entrer dans la forêt pour fouiller où se trouvent les forces du mal. Au lieu de cela, ils ont dépêché quelques éléments à notre poste de Mandoli. Et dès que ceux-ci sont arrivés, j’ai ordonné aux chasseurs de se replier dans la ville », a-t-il déclaré dans sa vidéo. Sur la question de la levée de tous les postes, le chef d’état-major de Dana Ambassagou s’est voulu très précis : « nous n’allons lever nos check-points qu’à l’arrivée des FAMa ».

Hier 3 mars 2020, joint au téléphone, le président de la jeunesse du Pays dogon, confirme les propos du patron de la milice dongon.

« Notre position est claire dans cette décision, nous allons maintenir nos check-points jusqu’à l’arrivée des forces maliennes de sécurité pour venir protéger la population. Nous ne sommes pas contre la levée la décision du gouvernement, mais nous estimons qu’il y a des préalables », a indiqué le président AdamaDiongo.

Le gouverneur Cissé a-t-il menti? Allez-y le savoir.

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