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Situation humanitaire à Ménaka: OCHA tire la sonnette d’alarme

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De retour d’une visite de terrain du 24 au 27 février dans la région de Ménaka, la Cheffe du Bureau de OCHA au Mali, Mme Ute KOLLIES, a animé une conférence de presse, ce 2 mars 2020, au siège de l’organisation à Badalabougou. Au cours des échanges, si elle a salué la normalisation de la situation sécuritaire, Mme Ute KOLLIES a tiré la sonnette d’alarme quant à la situation humanitaire qui se détériore.

La délégation, selon la conférencière, a eu des rencontres avec les jeunes, les femmes, les enseignants, les acteurs humanitaires, a indiqué le conférencier. Elle a aussi visité l’URENI de l’hôpital de Ménaka. De même, Mme Ute KOLLIES s’est entretenue avec les groupes armés signataires de l’accord pour la paix et les autorités de la ville.

L’Objectif de cette mission était de maintenir le plaidoyer pour la consolidation de la paix. Il s’agissait aussi de soutenir les autorités dans leurs efforts de plaidoyer et de mobiliser les organisations humanitaires pour la réhabilitation des écoles, le retour des enseignants, et la réouverture de toutes les écoles avec les outils nécessaires à l’apprentissage dans le nord du Mali.

De ses constats, depuis la signature le 5 février 2020 d’une convention entre la CMA et Plateforme pour la sécurité de la ville de Ménaka, la situation sécuritaire s’est sensiblement améliorée dans la région. Ce, grâce aux patrouilles conjointement organisées par les mouvements signataires de l’Accord pour la paix au Mali.

Suite à cette convention établie entre les acteurs sécuritaires sous l’égide du Gouverneur de la région, six ONG humanitaires ont manifesté leur volonté de reprendre les activités qui étaient suspendues depuis le mois de décembre 2019 dans la région, a-t-elle informé.

 Toutefois, l’espoir suscité par l’amélioration de la situation sécuritaire contraste avec celle humanitaire jugée toujours très préoccupante dans la région, a déploré la conférencière.

Selon Mme Ute KOLLIES, plus de 41% des écoles restent toujours fermées dans la zone de Ménaka. En plus des cas de fermeture, les autres écoles éprouvent beaucoup de difficultés à assurer normalement les cours aux élèves, à cause d’une part, la grève des enseignants et d’autre part, le retrait massif des enseignants à la suite de la détérioration des conditions sécuritaires.

Sur le plan du mouvement des populations, Mme Ute KOLLIES a fait constater que suite l’attaque de Chinagoder au Niger, des arrivées massives dans la région ont été enregistrées, près de 2000 ménages mixtes (Maliens, Nigériens) à côté de Anderaboukane.

Aussi, dans la ville de Ménaka, elle dit avoir constaté beaucoup de cas de ménages retournés ainsi que des réfugiés nigériens, soit environ 300 ménages. 

Mais il manque à ces habitants de l’eau potable, des soins de santé adéquats, de la sécurité alimentaire. Sur ce sujet, Mme Ute KOLLIES a exprimé ses inquiétudes face aux affluences des populations dans la zone sans que ce mouvement ne soit accompagné.

La deuxième préoccupation de Mme Ute KOLLIES est relative à la question d’eau potable. Selon ses explications, 61% des populations de la région n’ont pas accès cette denrée vitale (eau potable).

Dans la ville de Ménaka, un projet d’adduction d’eau est en cours de mise en œuvre. Toutefois, le directeur de l’hydraulique estime qu’il faut encore 4 forages pour couvrir les besoins en eau potable des populations de la localité.

Autre préoccupation majeure sur le terrain, au niveau du CSRéf de Ménaka, les enfants malnutris qui font légion. Selon elle, les autorités sanitaires pensent que la situation risque de s’empirer dans les 3 mois à venir correspondant à la période de soudure dans la région.

Parlant de la situation alimentaire et nutritionnelle, la Cheffe du Bureau de OCHA au Mali, Mme Ute KOLLIES, a fait savoir que le taux d’enfants malnutris s’élève à 15.5%, un chiffre au-dessus de la moyenne nationale qui est de 10.5%. Pour les malnutris sévères, on est à 2.4%.

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