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Tweet « malencontreux » : Tiégoum pourrait être libéré le 11 février

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La partie civile n’a pu fournir la preuve matérielle du piratage du compte Twitter de la Présidence par l’ex patron de la cellule de communication. D’ailleurs, l’avocat de N’Deye Sissoko ne demande que le paiement du franc symbolique par le prévenu.

Accès frauduleux à un système informatique et introduction frauduleuse des données dans un système informatique. Voilà les chefs d’accusation retenus contre Tiégoum Boubèye Maïga, ancien directeur de la cellule de communication de la présidence du Mali.

Dans le procès, le contentieux de l’Etat et N’Deye Sissoko, directrice par intérim de la cellule de communication au moment des faits sont les plaignants. Leurs avocats ont défendu la théorie du piratage du compte du Twitte de la Présidence par le prévenu.

« Vous avez tweeté plusieurs fois après votre départ de Koulouba. Mais jamais sur le compte de la présidence 6 janvier. Le mot de passe a été changé après vous. Si vous avez surement piraté le compte monsieur Maïga », a insisté Me Mahamane Djitteye, avocat de la partie civile, brandissant la copie d’un email de N’Deye Sissoko qui atteste selon lui, la modification du mot de passe du compte après Tiégoum. Malgré sa conviction que l’ex patron de la communication a piraté le compte, Me Djitteye ne plaide pas en faveur d’une peine sévère contre le prévenu.

« La responsabilité de ma cliente est engagée en sa qualité de directrice de la cellule, c’est pourquoi elle s’est constituée partie civile dans le dossier. Mais elle ne demande pas autre chose : le paiement du franc symbolique pour le dommage moral », a-t-il déclaré.

 Limogé de son poste depuis novembre Tiégoum Boubèye Maïga gardait toujours le compte Twitter de la première institution de la République ouvert sur ses appareils. Le 6 janvier, les internautes Maliens ont été surpris par un tweet sur ledit compte. Le post accuse Donald Trump d’avoir fait les Etats-Unis un Etat voyou en ordonnant l’assassinat du n°2 iranien, le général Qassem Soleimani, le 3 janvier en Irak.  

« C’est par inadvertance que je me suis retrouvé sur le compte de la Présidence », a expliqué M. Maïga à l’ouverture de son procès, le 4 février au tribunal de la Commune III.

Assisté par sept avocats, le prévenu reconnaît les faits, mais soutient la théorie de l’erreur. « Je voulais tweeter mon opinion sur l’assassinat Soleimani sur mon compte, mais après le tweet, je me suis rendu compte qu’il est publié sur le compte de la présidence. Immédiatement j’ai appelé Hady, membre de la cellule de communication de la Présidence pour supprimer le tweet. Il a été enlevé seulement quatre minutes après. Si j’avais fait sciemment, je n’aurai pas appelé quelqu’un pour la suppression et personne n’allait savoir que c’était moi l’auteur du tweet », a affirmé Tiégoum Boubèye Maïga.       

Malgré le mea-culpa de l’accusé, le Ministère public persiste et soutient qu’il a agi intentionnellement avec la volonté de nuire. Ainsi, il demande au juge de le retenir dans les liens de la prévention et le condamner conformément à la loi.

Les sept avocats ont rejeté en bloc le document apporté par la partie civile comme preuve de la modification du code d’accès au compte de la Présidence après le départ de Tiégoum.  « C’est un mail que N’Deye Sissoko a envoyé à elle-même pour dire que le mot de passe est changé. Mais on ne voit pas le nouveau mot de passe.  Ce n’est pas une preuve matérielle. On attendait à ce que la partie civile nous montre comment M. Maïga a piraté le compte. Mais ce n’est pas le cas. Nous pensons que le mot de passe n’a pas été changé et que notre client a publié par erreur sur le compte de la présidence », a soutenu   Me Souleymane Soumoutera, avocat de la défense.

Les sanctions prévues par la loi

Le premier chef d’accusation : accès frauduleux à système informatique est puni par l’article 4 de la nouvelle loi sur la cybercriminalité est sanctionné d’une peine « d’emprisonnement de deux mois à un an et d’une amende de 200 000 à 500 000 de francs ou de l’une de ces deux peines ».

Le deuxième chef d’accusation porte sur l’introduction frauduleux des données dans un système informatique. Il est puni par l’article 7 de la même loi.  Au terme de cette disposition, il court ainsi une sanction « de trois mois à trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 200 000 à 50 000 000 de francs ou de l’une de ces deux peines ».

Le délibéré a été renvoyé au 11 février prochain. En attendant, Tiégoum Boubèye reste en détention.  

1 Comment

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