OCHA tire l’alerte et fait état de plus 4,3 millions d’individus au Mali qui seront en situation de vulnérabilité humanitaire en 2020.
La situation humanitaire a atteint un niveau de dégradation, sans précédent. Le nombre d’individus en besoin d’assistance est fortement en hausse. Plus d’un million de Maliens supplémentaires seront frappés par la situation en 2020 par rapport à 2019. Les besoins non-couverts d’accès aux services sociaux sont également considérables.
Tel est notamment le constat effroyable établi par l’OCHA dans son rapport dont les conclusions sont rendues publiques ce 28 janvier 2020.
Pour l’Organisme onusien, la situation alimentaire du Mali s’est détériorée par rapport à l’année dernière s’appuyant sur les résultats de l’analyse du Cadre Harmonisé (CH) de novembre 2019.
« Entre octobre et décembre 2019, environ 3,6 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire, dont près de 650 000 en insécurité alimentaire sévère et avaient besoin d’une assistance alimentaire d’urgence », indique le rapport périodique d’OCHA sur la situation humanitaire au Mali.
Pour la période de soudure prochaine (de juin à août 2020), OCHA prévient : 1 million de personnes seront en insécurité alimentaire sévère seulement pour la 5e région sur près de 4,9 millions d’individus. Cela, si rien n’est fait pour inverser la courbe.
« Ces chiffres représentent le niveau le plus élevé enregistré au cours des cinq dernières années », analyse le rapport, précisant également que la région de Mopti, considérée comme l’épicentre de la violence au Mali, est la plus touchée.
Explication : dans cette zone, les conflits ont empêché des populations à cultiver. Près de 20% des villages étaient contraints à abandonner leur activité champêtre. La situation a été aggravée également par l’incendie des récoltes. Mais pas que ça. Elle est également la conséquence des besoins non satisfaits dans les secteurs de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, de l’éducation, de la nutrition, de la protection et de la santé.
Aussi, avec plus de 199 300 de déplacés internes, à la date du 31 octobre 2019, les mouvements forcés de populations au Mali sont en hausse progressive selon le rapport de suivi des déplacements publiés en novembre. En 2018, à la même période, le pays en comptait environ 80 300. Plus de la moitié d’entre-elles sont des femmes et des enfants. Encore, c’est la région de Mopti qui figure parmi plus les concernées.
De même, l’école n’est pas en marge des constats du rapport relevant que depuis plus de trois ans, elle subit les effets des conflits. En effet, selon OCHA, en 2019, l’année scolaire a été perturbée pour 333 900 élèves suite à la fermeture de 1 113 classes consécutive à l’insécurité.