La filière du cuir et de la peau en souffrance à Bamako

Article importé du projet scolaire EssentielMali.com

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VIDÉO – Sur les cinq tanneries présentes à Bamako une seule fonctionne à plein régime. En cause: la baisse de la demande des peaux depuis six ans.

« Entre 2009 et 2012, nous livrions environ 1 440 tonnes de peaux par an. Mais depuis 2013, notre production a baissé de 50%. » De nationalité chinoise, Deng Feng gère West Africa tannerie Mali. Ce jour-là, tout es calme dans la cour de son usine. Sous un grand hangar, trois ouvriers nettoient une centaine de peaux de mouton avant de les mettre dans des machines.

« Dans le passé, ce travail nécessitait neuf ouvriers », relève Siriman Sissoko, assistant du gérant du lieu. L’atelier tourne au ralenti depuis six ans. La raison ? « La faillite de plusieurs entreprises italiennes de transformation de peaux et cuirs », soutient le collaborateur de Deng Feng. « L’Italie était notre plus gros pays acheteur. Mais, avec la concurrence de la Chine et d’autres États d’Asie, le business ne marche plus », poursuit Siriman Sissoko.

Nous avons passé quatre mois sans activité.

Deng Feng, gérant de West Africa tannerie Mali

En raison de cette baisse de la demande sur le marché mondial, dans des pays fournisseurs de peaux et cuirs, notamment au Mali, les tanneries souffrent. « Nous avons fermé les portes pendant neuf mois en 2016. Et cette année nous avons passé quatre mois sans activité »,  se plaint de son côté Deng Feng.

Située à quelques mètres de West Africa tannerie Mali, dans la cité industrielle du quartier Sans fil’,  la Nouvelle tannerie du Mali a également du plomb dans l’aile. Ici les portes sont closes. L’usine est à l’arrêt depuis deux mois.

Comment sauver les tanneries de Bamako ?

Pour relancer la filière, Mamadou Lamine Sylla, président de l’Association pour la promotion des cuirs et peaux, demande une subvention de l’Etat et la réduction des impôts.

À Bamako, Souleymane Sidibé, patron de l’industrie malienne de tannerie (Imat), est l’un des rares à tirer son épingle du jeu.

Si son chiffre d’affaires a baissé de 10%, son usine tourne encore régulièrement. Son atout : près de trente ans d’expérience et de savoir-faire. « Lorsque la demande était forte, les clients étaient moins exigeants sur la qualité du produit. Aujourd’hui, la donne a changé», confirme-t-il.

Lassina Niangaly

Major de la 3ème Promotion de la Formation en Alternance de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille à Bamako en 2018, Lassina NIANGALY, 33 ans, est journaliste depuis août 2012. Il est titulaire d'une maîtrise en Histoire-Archéologie et d'un Bac+5 en Histoire et Géographie. A la base professeur d'enseignement secondaire.

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