Pays hôte d’une des plus grandes missions onusiennes au monde, le Mali a célébré le 29 mai 2023, a la journée la journée des casque bleus dans un contexte difficile pour la mission onusienne. A quelque semaine du renouvellement de son mandat, la Minusma fait face à une contestation sans précédente et surtout des appels à violence contre la Mission. C’est est inadmissible pour le patron de la Minusma, El-Ghassim Wane.
Côte à côte, le chef d’État-major général adjoint des armées du Mali et le chef de la Minusma déposent une couronne de fleurs au mémorial des casques bleus au QG de la mission onusienne à Bamako. Déployée en juillet 2013 à la demande des autorités maliennes de l’époque, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali, est l’une des opérations de maintien de la paix la plus importante de l’ONU à travers le monde. Mais elle est aussi la plus dangereuse avec 190 Casques bleus tués et plusieurs dizaines de blessés depuis son déploiement
« Nous opérons dans un environnement qui est marqué par l’omniprésence de la menace terroriste et nous sommes la mission qui a enregistré le plus grand nombre de Casques bleus tués et blessés parmi les missions onusiennes. Elle est dangereuse en cela. Mais c’est une mission exaltante parce qu’il s’agit d’apporter une contribution à la quête de la paix au Mali et de le faire dans l’esprit de la solidarité internationale », a souligné El-Ghassim Wane, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali Chef de la Minusma
. La Minusma évolue également dans un environnement hostile, marqué par des manifestations régulières et des incitations à la violence contre sa présence dans la capitale Bamako. Si le patron de la Minusma juge légitimes ces manifestations, il n’admet pas les appels à la violence devenus récurrents contre son personnel.
« Que les gens s’expriment pour ou contre la mission, je pense que ça relève de l’exercice de droits fondamentaux. Ce qui est dangereux, ce sont les appels à la violence contre la mission. Dangereux parce qu’ils compliquent notre tâche d’appui aux autorités maliennes, au peuple malien, dangereux parce qu’ils mettent en cause la sécurité notre personnel y compris notre personnel malien », a insisté El-Ghassim Wane.
Pays hôte de la Minusma, le Mali est aussi contributeur de troupes pour d’autres missions de maintien de la paix des Nations unies. Face aux discours de haine et aux appels à la violence contre la Minusma, le gouvernement de transition promet de prendre ses responsabilités pour protéger la mission.
« Le gouvernement du Mali renforcera les mesures en vue de remplir ses obligations en sa qualité de pays hôte conformément aux dispositions des Sofa en assurant notamment la sécurité du personnel, des locaux, des installations et des biens de la Minusma. Je voudrais réitérer la gratitude du peuple et du gouvernement du Mali à l’Organisation des Nations unies et aux pays contributeurs des troupes à la Minusma de leur appui constant et multiforme au processus de stabilisation et de paix dans notre pays », a rassuré Seydou Coulibaly, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères
Alors que des maliens exigent le départ de la Minusma, plusieurs pays contributeurs annoncent également le retrait de leurs contingents parmi lesquels l’Allemagne, la Grande bretagne, la Côte d’ivoire et le Benin. Au Conseil de sécurité de l’ONU, les discussions dureront tout le mois de juin en vue de l’adoption d’une résolution relatif au renouvellement du mandat de la Minusma.