Une vidéo de deux minutes fait le tour des groupes Whatsapp au Mali depuis le jeudi 25 mars. Elle présente trois Chinois menottés qui seraient des cannibales selon les commentaires. Faux.
« Attention, il y a des cannibales parmi nous ». C’est la phrase alerte en légende de la vidéo que nous avons retrouvée également sur Facebook. Il y a des photos qui accompagnent une voix off de deux minutes. La personne présente trois individus comme des ressortissants chinois qui travaillent au Gabon. « Ce sont eux qui font des routes, des goudrons partout au Gabon. Dans les sites où ils travaillent, on ne retrouve plus les Gabonais. Ils disparaissent et après des recherches on ne retrouve rien. cette fois-ci, ont les a pris la main dans la marmite. Tous ces Gabonais qui disparaissent ce sont eux qui les arrêtent, les tuent et les mangent », soutient l’auteur du message vocal.
Une simple recherche par mots-clés sur Google nous renvoie vers des sites de vérification qui ont déjà démasqué cette fausse déclaration. C’est le cas de nos confrères d’AfricaCheck. Selon le média de référence en factcheking en Afrique, les images qui sont utilisées dans la vidéo n’ont rien à avoir avec le Gabon. Il s’agit bien des Chinois, mais « arrêtés en Angola en 2017 pour le meurtre d’un de leurs compatriotes », précise AfricaCheck.
Le média dont la branche francophone est basée à Dakar oriente ses lecteurs vers une publication de la police angolaise sur Facebook. En effet, la police a également utilisé l’une des photos utilisée dans la fausse vidéo pour donner des informations sur l’arrestation des trois Chinois.
« La police nationale et le service de recherche criminelle à Benguela ont récemment élucidé le délit d’enlèvement du citoyen chinois, Song Hong Bing, âgé de 48 ans, enlevé le 8 juillet 2017, vers 23 heures 40 minutes à Kahota. Trois (3) citoyens chinois ont été arrêtés présumés impliqués dans l’enlèvement du malheureux, auquel ils demandaient de la famille USD 500.000 pour le sauvetage, il n’y a pas d’argent pour le moment, les impliqués ont tué leur compatriote pour leur avoir reconnu », précise la police dans son post.