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CNSP/CEDEAO : l’heure de vérité !

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C’est ce 15 septembre 2020 que le président du Conseil national du salut pour le peuple CNSP, le colonel Assimi Goïta fera son premier déplacement, en tant que chef d’État, à l’extérieure du Mali, pour le mini-sommet des chefs d’État de la CEDEAO, à Accra, où il doit faire le point des avancées dans le cadre du retour à une vie constitutionnelle normale, après le putsch du 18 août dernier.

Si la tenue des journées de concertations nationales des 10, 11 et 12 septembre sur la feuille de route d’une transition civile est déjà est pas, il n’en demeure pas moins que des préoccupations des chefs d’État de l’organisation communautaire restent sans réponse. 

Le nouveau président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Ghanéen Nana Akufo-Addo a convoqué ce mardi un sommet extraordinaire pour connaître et statuer sur la situation de notre pays toujours sous le coup des sanctions communautaires, depuis le renversement du président IBK.

La CEDEAO, qui a imposé à notre pays un embargo sur les flux commerciaux et financiers, a donné à la junte au pouvoir à Bamako, le délai du 15 septembre 2020, pour désigner un président et un Premier ministre civils, notamment.

Ce sommet extraordinaire de la CEDEAO, le troisième depuis le 18 aout, qui se tiendra dans une province du Ghana, non loin de la capitale Accra, verra la participation exceptionnelle d’une délégation du Comité national pour le Salut du peuple (CNSP).

Le président Nana Akufo-Addo, président en exercice de la CEDEAO, et hôte du sommet, a dépêché un avion à Bamako pour assurer le transport de la délégation militaire malienne, nous indiquent des sources concordantes. Toute chose qui dénote, selon des observateurs, des prémisses d’une détente entre Bamako et Accra ainsi que la volonté d’avancer sur ce sujet de putsch en vue de trouver une issue à la crise qui dure depuis un mois.

Selon l’entourage du Colonel Assimi Goïta rapporté par RFI, le déplacement d’Accra n’a nullement pour objectif de se tirailler autour d’un nationalisme improductif entre partisans de la junte et les chefs d’État de l’organisation communautaire. Le même entourage du responsable de junte souligne que l’objectif pour les militaires est clair : trouver un terrain d’entente pour lever l’embargo sur notre pays en expliquant aux dirigeants de la CEDEAO les raisons de leur action et pourquoi le choix du président de la transition n’a pas encore abouti.

En d’autres termes, il s’agira pour le Colonel Assimi Goïta et sa délégation de convaincre les chefs d’État de la CEDEAO de leur bonne foi et des garanties suffisantes afin d’obtenir la levée de l’embargo contre le Mali et parvenir à un accord-cadre sur la Transition dans notre pays, malgré les zones d’ombre entretenues de façon expresse dans la charte de la transition rédigée à l’issue des concertations. D’ailleurs, le document, qui a fait l’objet d’acclamation dans la salle de 1000 places du CICB, a été aussitôt dénoncé par le M5-RFP. En effet, alors que la CEDEAO exige un Président civil, un Premier ministre civil et une Transition de 12 mois maximum, les ‘’putschistes’’ en proposent 18 mois et laissent planer le suspens autour de la présidence (un président militaire ou civil) au lieu d’un civil (nécessairement selon la CEDEAO).

Malgré tout, selon certaines indiscrétions diplomatiques, le sommet d’Accra pourrait être décisif et très positif quant à l’avenir immédiat de notre pays. En effet, plusieurs indices indiquent qu’il y a des raisons d’espérer que CNSP et CEDEAO vont aboutir à un modus vivendi pour que la « transition civile » débute et se déroule dans les meilleures conditions pour sortir notre Mali de l’instabilité institutionnelle et politique.

Les incompréhensions devraient en effet se lever et se décanter entre les putschistes et le syndicat des chefs d’État de la CEDEAO sur la présidence de la Transition.

La CEDEAO va-t-elle lâcher sur un principe intangible de l’organisation communautaire concernant la présidence militaire ou c’est le CNSP qui abdiquera sur ce point ? En tout cas, il nous revient que la CEDEAO pourrait facilement concéder sur le rallongement de la période de Transition de 18 mois tel que décidé par les Concertations nationales.

Il faut noter que dans les rues de Bamako, les partisans d’une transition longue, confiée aux militaires, avancent généralement la nécessité de leur donner du temps et de l’autorité nécessaire pour redresser un pays dans le gouffre.

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