Tout est parti d’une mutinerie déclenchée très tôt, ce mardi 18 août à Kati, ville située à une quinzaine de kilomètres de Bamako, la capitale. Les mutins qui n’ont jusque là fait aucune déclaration publique, ont d’abord tiré des coups de feu en l’air, arrêté plusieurs personnalités dont le président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné. Pris de panique, les travailleurs ont baissé les rideaux pour regagner leur domicile.
Dans la mi-journée, les mutins ont pris la destination de Bamako pour rejoindre des manifestants civils sortis pour les soutenir sur la place de l’indépendance. Certains se sont dirigés vers le siège de l’ORTM, chaine de télévision d’Etat et d’autres au domicile privé du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta. A 16heures, d’après plusieurs témoins le Chef de l’Etat a été arrêté par les mutins en compagnie de son Premier ministre Boubou Cissé.
D’après nos sources, ils ont été embarqués dans trois véhicules 4×4 sous escorte militaire. Destination : Kati, base arrière des mutins. Où des responsables du coup de force s’étaient réunis.
Dans la foulée, la Communauté économique des Etats de l’ouest (Cedeao), les Etats unis d’Amérique et la France ont réagi pour condamner la prise du pouvoir par les militaires.
Rappel : ce coup d’Etat intervient dans un contexte sociopolitique tendu depuis le 5 juin et le limogeage ce lundi du patron de la sécurité présidentielle.