24 heures après avoir échangé avec les organisateurs de la manifestation prévue, ce vendredi 5 juin, le bureau de l’Assemblée nationale a condamné, ce jeudi, l’initiative. Et a mis en garde contre un risque de propagation du coronavirus et d’atteinte à la sûreté de l’État.
Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud DICKO (CMAS) et le Mouvement Espoir Mali Koura (EMK), trois organisations braquées contre le régime se préparent à tenir un grand rassemblement ce vendredi 5 juin sur la place de l’indépendance. Objectif : demander la démission du président Ibrahim Boubacar KEITA pour « incapacité de répondre aux attentes légitimes de la population ».
Très préoccupée, l’Assemblée nationale a multiplié les rencontres avec plusieurs responsables de la société civile et même la Coordination des partisans de l’imam Dicko sur le sujet. Mais n’ayant pu convaincre les initiateurs à renoncer à leur manifestation, la représentation nationale a produit une déclaration dont le contenu a été livré par le Président l’honorable Moussa TIMBINE ce jeudi 4 juin.
Dans sa communication, le Bureau de l’hémicycle dénonce la tenue de ce regroupement dans un contexte de crise sanitaire. « Dans le contexte particulier de la lutte contre la pandémie du coronavirus et au regard de l’état d’urgence, tout rassemblement devrait être proscrit car constituant un facteur de propagation du virus », indique l’Assemblée nationale. Pour rappel à ce jour, le pays a enregistré 1461 cas positifs et 85 morts de Covid-19.
Dans la même dynamique, les élus de la nation condamnent « toutes actions visant à déstabiliser les institutions de la république ou à troubler l’ordre public .» Et invitent les Maliens à la vigilance et à la sérénité. De même, ils les exhortent à rester mobilisés derrière les institutions de la république et à s’unir autour des idéaux de paix et de vivre ensemble.
Aussi, tout en encourageant tous les acteurs socio-culturels à privilégier la voie du dialogue comme seul moyen de résolution des différends, l’Assemblée nationale demande au gouvernement de poursuivre ses efforts dans la prise en charge des préoccupations légitimes des populations maliennes.