Le programme national pour l’abandon des violences basées sur le genre révèle les chiffres de 2024. Malgré des efforts, le système d’information sur violences basées sur le genre (VBG) a recensé 22 700 cas de violences l’année dernière. Le viol, l’agression sexuelle et le mariage des enfants sont les principales violences retenues par le système qui ne couvre pas tout le pays.
L’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (AJCAD Mali) a organisé le 22 août, un café débat sur les violences basées sur le genre au Mali. L’activité qui rentre dans le cadre de la mise en œuvre du projet Alliance Transformative avait pour objectif de créer un espace d’échange inclusif et interactif pour susciter la réflexion collective, déconstruire les stéréotypes et influencer le pouvoir public autour des enjeux liés à la lutte contre les violences basées sur le genre. Les services étatiques et les organisations de la société civiles toute d’une demi-journée sur les VGB qui prennent de plus en plus de l’ampleur dans notre pays.
Ousmane Mahamane Cissé, spécialiste de la protection sociale en service au Programme national pur l’abandon des violences basées sur le genre, Bintou Founé Samaké, ancienne ministre de la Promotion de Femme, de l’Enfant et de la Famille et le Dr Bintou Tinè Traoré, chef service genre de l’office nationale ont échangé sur avec l’assistance sur les causes des VGB et les solutions pour endiguer le fléau.
Selon M. Cissé, la crise sécuritaire qui secoue le Mali depuis 2012 favorise les violences bases sur le genre.
« En 2024, les chiffres des VGB ont augmenté jusqu’à 22 700 cas contre 15 993 cas en 2023. Sur les plus de 22 000 cas, 98% concernes les femmes et les filles. 25% sont des cas de viols. Et à savoir que l’outil de recensement des VGB couvre moins de 30% du territoire national », a-t-il précisé.
Ces chiffres prouvent la gravité de la situation et démontre l’urgence d’intensifier les efforts de protection des femmes et des filles contre les violences. La cheffe service genre de l’Office national de la santé de la reproduction a rassuré que le gouvernement malien fait la lutte contre les VGB une priorité. C’est pourquoi, poursuit Dr Bintou Tinè Traoré, les autorités ont dépêché une délégation au Rwanda pour s’inspirer de son expérience de prise en charges des victimes des violences basées sur le genre pendant le génocide. Cette mission a conduit à la création des centres de prise en charge.
Nous avons une prise en charge commune globale des cas de violences basées sur le genre. Il y a le côté médical, le côté juridique, le côté sécurité et le côté psychosocial. Et ces quatre entités sont opérées dans un même centre, au niveau qu’on appelle les guichets uniques ou les one-stop centers. Et ces one-stop centers, le Mali est en train de créer dans notre politique, chaque district doit avoir son one-stop center. Et actuellement au niveau du Mali, nous avons 20 centres de prise en charge holistique », a détaillé Dr Traoré.
Quant à l’ancienne ministre Bintou Founé Samaké, elle s’est réjouie de la prise compte du concept VGB dans le nouveau Code pénal du Mali. Toutefois, elle a plaidé pour l’adoption d’une loi spéciale contre les violences faites au genre.
Aujourd’hui, nous devrons être unis pour mettre fin, et non pas unis pour dire non, pour condamner. Non, la condamnation, on a dépassé cet état, aujourd’hui nous sommes à l’état de dire stop, et de condamner ceux qui seront auteurs des violences basées sur le genre », a insisté Adam Dicko, directrice exécutive de l’AJCAD Mali.
