A quelques jours de la rentrée scolaire 2025-2026, l’Association pour la Défense des Droits des Aide-ménagères (ADDAD ) et ses partenaires ont procédé à la remise de kits scolaires à une soixantaine de scolaires, essentiellement des aide-ménagères vulnérables afin de prévenir leur abandon scolaire et leur exposition au travail domestique abusif. En plus des kits, certains bénéficiaires, au regard de leur situation particulière, ont reçu des enveloppes pour régler leur coopérative annuelle. La cérémonie de remise a eu lieu, ce 20 septembre 2025, au siège de ADDAD à Yirimadio.
L’ambiance était festive, ce samedi au siège de l’ADDAD. ET pour cause? Plusieurs dizaine d’enfants scolaires non moins aide-ménagères (filles et garçons), du niveau fondamental, recevaient des kits scolaires, en guise d’encouragement pour leur maintien à l’école.
La cérémonie de remise était présidée par le chargé des affaires sociales de la mairie de la Commune VI du district de Bamako, Modibo Coulibaly, en présence de Mme Coulibaly Bintou Traoré, Vice-présidente de ADDAD; du directeur de la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants, Amadou Thiam et de M. André Coulibaly, manager du projet Jofa Acte.
La Vice-présidente de l’ADDAD a soutenu que la lutte contre le Travail des Enfants était devenue une priorité nationale pour les plus hautes autorités du Mali, depuis la ratification de la Convention n°182 sur l’élimination des pires Formes de Travail des Enfants, en 2000, et celle de la Convention n°138 en 2002 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi. Pourtant, poursuit-elle, un grand nombre d’enfants, particulièrement des filles, sont contraints de travailler comme aide-ménagères pour subvenir à certains de leurs besoins. Toute chose qui limite souvent leur accès à l’éducation et les expose à des risques d’abandon scolaire.
« Ces enfants, souvent invisibles dans la communauté, cumulent des responsabilités domestiques lourdes tout en vivant dans des conditions socio-économiques difficiles », a-t-elle alerté. Pour circonscrire ce fléau du travail des enfants, le projet Jofa-ACTE, porté par l’ADDAD et ses partenaires, s’attelle à réduire le travail des enfants et à promouvoir leur scolarisation en contribuant au maintien scolaire et à la protection des enfants aide-ménagères vulnérables afin de prévenir leur abandon scolaire et leur exposition au travail domestique abusif. En offrant des kits scolaires complets et adaptés à ces cibles, ADDAD entend sensibiliser les familles et les communautés sur l’importance de l’éducation et la nécessité de protéger les enfants contre le travail domestique abusif, a-t-elle soutenu.
Modibo Coulibaly a, quant à lui, remercié l’ADDAD-Mali et ses partenaires pour tout ce qu’ils sont en train faire pour soutenir les aide-ménagères. Selon lui, cette donation est symbolique, mais plein de significations. Car ce geste renforce les dispositifs de maintien des enfants à l’école et créé la confiance entre les enfants et leurs employeurs. M. Coulibaly a invité aussi les bénéficiaires à faire bon usage des kits remis et à être des ambassadeurs auprès de leurs camarades pour poursuivre les études.
Le directeur de la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants, Amadou Thiam, a encouragé le donateur pour son geste et l’a invité à l’étendre à plus de bénéficiaires. Si le travail abusif des enfants est interdit pour son caractère ahurissant, certains types d’occupations aident l’enfant à sa socialisation et l’ouvre une voie royale à son intégration dans sa société, a-t-il préconisé.
Pour André Coulibaly, manager du projet Jofa Acte, les enfants doivent être à l’école, au lieu d’être contraints à travailler dans des conditions difficiles, parfois dangereuses, et toujours inadaptées à leur âge. Pour lui, chaque enfant à droit à l’éducation, à la dignité, à un meilleur avenir. La seule voie pour relever ces défis est l’éducation des enfants. Il reste donc convaincu que ces kits sont un symbole d’espoir, mais aussi d’engagement pour éliminer le travail abusif des enfants dans notre pays.