Le 16 décembre dernier, El Hadji Issa Moussa, un internaute, publie une vidéo de 46 secondes sur sa page Facebook, dans laquelle un militaire prononce un discours en langue locale, accompagné d’un autre militaire européen. Selon l’auteur, « Cette séquence vient de confirmer davantage les propos du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat SE le Général de Brigade Abdourahamane Tiani qui a affirmé la présence de ces forces françaises au Nigeria dans le but de déstabiliser les pays de l’alliance des États du Sahel (AES) sous couvert de la lutte contre les terroristes ».
Dans les commentaires, beaucoup d’internautes affirment pourtant qu’il ne s’agit pas de soldats francaiss, mais britanniques. « Ici il ne s’agit pas de la France mon frère mais des soldats britannique qui sont dans le borno pour le déminage. L’officier a bel et bien dit « Kassan UK » (United Kingdom) le royaume uni. Donc vérifions les informations avant de les balancer en ligne », alerte un commentateur.
La vidéo montre un soldat britannique, pas français
Ibrahim Awal Oumarou, journaliste nigérien contacté par Le Jalon, a confirmé que l’officier qui s’exprime dans la vidéo parle en langue haoussa. Selon lui, il s’agit d’un militaire nigérian qui remercie l’armée britannique pour son soutien dans la lutte contre Boko Haram. Il précise que l’officier n’a jamais mentionné la France et évoque uniquement l’aide britannique, notamment le matériel fourni pour faire face aux menaces.
Une recherche par image inversée vient corroborer cette version. Elle a conduit à un article du media PR Nigeria, qui décrit précisément les militaires présents dans la vidéo. D’apres ce média, la video « montre en fait le général de brigade Haruna rencontrant des membres de la presse, l’officier étranger étant un membre de l’équipe consultative militaire britannique de formation (BMATT), et non un représentant militaire français. L’événement était lié au don d’équipement à l’armee nigeriane par BMATT le 25 octobre 2024, au cantonnement de Maimalari à Maiduguri. »
PR Nigeria ajoute qu’un responsable de l’armée nigériane a catégoriquement nié l’existence d’une base militaire française au Nigeria. « Dans un communiqué publié par le directeur adjoint par intérim des relations publiques de l’armée, le capitaine Reuben Kovangiya, l’armée a fermement rejeté cette affirmation, précisant qu’il n’existait pas de base militaire française à Maiduguri, ni de projet d’en établir une dans le Nord-Est », écrit PR Nigeria.
Par Jean-Marie Ntahimpera