Préparer et organiser les communautés villageoises à gérer leurs terres, à les défendre contre l’accaparement. C’est l’un des objectifs de l’Union des Associations et Coordinations d’Associations pour le développement et la défense des droits des démunis (UACDDDD) qui a tenu, le samedi et dimanche décembre 2024, une formation en Agro-écologie paysanne (AEP) et conservation des semences paysannes, à l’endroit des représentants de seize communes de trois régions du Mali.
L’événement s’est tenu au siège de l’organisation, à Yirimadio, sous la supervision du secrétaire général de l’UACDDDD, Massa Koné, non moins président de la convergence malienne contre l’accaparement des terres.
LUACDDDD, dans son plan stratégique de lutte contre l’accaparement des terres, selon M. Koné, a trois phases : celle de la sécurisation des terres et de la bonne gouvernance foncière, après cette phase, ‘’nous entamons avec les communautés concernées par le projet, la phase de gestion durable des ressources’’.
‘’Nous sommes dans la phase de gestion durable des terres, actuellement, tous les villages ont des commissions de gestion foncières et bientôt qui vont procéder à la sécurisation de leurs terres. Les villages ont leur groupement de femmes, ils ont leur groupement des jeunes qui doivent être formés à la gestion durable de leurs terres’’, a expliqué M. Koné. C’est pourquoi, il devient impérieux de les aider à se former à ne pas vendre leurs terres, à ne pas aller s’endetter dans les procédures de l’agriculture conventionnelle, a-t-il confié avant de préciser que les communautés choisissent eux-mêmes leurs représentants et qui sont porteurs de projet de développement pour la gestion durable de leurs terres.
Pour rappel, l’UACDDDD est un mouvement de convergence malienne contre l’accaparement des terres (CMAT) qui a permis de gagner : une loi foncières agricole (LFA) en 2017 reconnaissant les terres agricoles des communautés rurales et les droits fonciers coutumiers associés. Cette loi a été suivie en 2028 par un décret d’application notamment sur les commissions foncières villageoises et de fractions (COFOV).
La CMAT est le moteur de la Convergence globale des luttes pour la terre, l’eau et les semences paysannes en Afrique de l’Ouest (CGLTE-OA) dont la présidence est assurée par l’UACDDDD, très active autour de nombreuses revendications et propositions déclinées dans son Livret Vert et actions, notamment lors de ses caravanes transnationales qui prônent les droits à la terre, à l’eau et aux semences paysannes pour promouvoir l’agriculture familiale et la souveraineté basée sur l’Aagro-écologie paysanne.
Selon Massa Koné, dans la mise en œuvre du projet Tenure foncière, l’accent est mis sur la mobilisation des communautés pour la mise en place et l’opérationnalisation de 114 commissions foncières villageoises (COFOV) dans 16 communes, quatre cercles et trois régions (Koulikoro, Sikasso et Ségou), à travers son processus interactif de mise en place en dix étapes, en s’appuyant sur la loi sur 0333/PR-M du 4 avril 2018 sur la composition et le fonctionnement des COFOV.
Cette rencontre de deux jours devait spécifiquement permettre de faire l’état des lieux des activités du processus de mise en place des Commission foncières villageoises (COFOV) ; d’échanger sur les techniques de l’agroécologie paysanne ; de présenter les sept piliers du Manifeste et échanger sur les techniques de conservation des semences paysanne.