La mal nutrition chez les jeunes enfants et les nourrissons est un réel problème de santé publique au Mali, selon les statistiques officielles. Pour apporter sa pierre à la lutte contre ce fléau qui entrave le développement normal de milliers d’enfants, l’Alliance des journalistes maliens pour la nutrition et la sécurité alimentaire, en partenariat avec l’OMAES et World Vision, a organisé, ce 20 novembre 2024, une table ronde pour plaider en faveur de la nouvelle stratégie de l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE 2023-2030).
La rencontre a eu lieu au Mémorial Modibo sous le patronage du représentant de la direction générale Santé et de l’hygiène publique, le Dr Ibrahima CISSÉ, en présence de la présidente de l’Alliance des journalistes maliens pour la nutrition et la sécurité alimentaire, Fanta DIAKITÉ ; du représentant de World Vision, Lamine SINABA.
On y notait également la présence de la représentante du PAM, ceux de la FAO, de l’UNICEF ; de l’Association malienne des municipalités, du sous Cluster Nutrition, du FONGIM.
L’objectif de cette journée de plaidoyer était, selon les organisateurs de : mobiliser les ressources, les partenaires techniques et financiers et les autres parties prenantes pour soutenir la nouvelle stratégie de l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant ANJE 2023-2030.
Pour cela, il a été spécifiquement question de Partager et faire signer la Note de plaidoyer ou la charte d’engagement par l’Etat, les PTF et aux autres parties prenantes.
La Présidente de l’Alliance des journalistes maliens pour la nutrition et la sécurité alimentaire (l’AJMNSA), Fanta DIAKITÉ, a appelé les confrères à se mobiliser une cause aussi noble que la question de la nutrition des jeunes enfants au Mali. Selon les dernières statistiques, dira-t-elle, le taux de retard de croissance au Mali est à plus de 30% et l’anémie chez les enfants de 0 à 14 ans est à 80%.
« Dans le but d’apporter notre touche à la prise en compte de la nouvelle stratégie ANJE, l’Alliance des journalistes maliens pour la nutrition et la sécurité alimentaire a initié avec l’appui financier du projet R2G à travers OMAES cette session de plaidoyer. Elle vise à amener les décideurs et leurs partenaires à prendre des actions idoines dans le cadre de l’amélioration des investissements et les politiques en lien avec la nutrition, la sécurité alimentaire et le Wash », a-t-elle expliqué.
Malgré l’existence d’une politique nationale sur l’ANJE, a-t-elle fait constater, seulement 49% des mères allaitent exclusivement leur bébé jusqu’à 6 mois et 21% des enfants de 6 à 23 mois bénéficient d’un régime alimentaire diversifié.
Le Dr Ibrahima CISSÉ a enseigné que la plus grande victoire contre la malnutrition des jeunes enfants passe d’abord par l’allaitement exclusif au lait maternel de l’enfant pendant les six premiers mois de sa naissance.
Le lait maternel est sain et c’est l’aliment le plus complet pour le nourrisson pendant les six premiers mois de sa naissance. C’est après que des compléments alimentaires sont indispensables », a-t-il plaider, une manière d’encourager vigoureusement ce type d’allaitement dans notre pays. De 40 à 49% actuellement, notre pays ambitionne d’atteindre 80% de taux d’allaitement maternel exclusif d’ici à 2030, a indiqué le Dr Cissé.
Selon le responsable de la Santé, la vision de l’ANJE est de faire du Mali un pays où chaque malien, spécifiquement les plus vulnérables (nourrissons et jeunes enfants, femmes enceintes et allaitantes) jouissent d’un état nutritionnel satisfaisant, afin d’assurer un bon départ dans la vie, pour participer pleinement au développement d’un « Mali Emergent et Prospère ». Ainsi, l’ANJE doit contribuer d’ici à 2030 à la réduction au Mali : d’au moins 40% le retard de croissance chez les enfants de 0-59 mois, de la mortalité infanto-juvénile (101 à 90 pour 1000 naissances vivantes) ; de 25% l’anémie chez les femmes enceinte et allaitant (63% à 38%).
Il est important de noter selon les documents distillés lors de la rencontre que la nouvelle stratégie ANJE s’articule autour de plusieurs axes dont la qualité et l’utilisation des services de santé ; la qualité et l’utilisation des autres services ; la disponibilité et l’accessibilité des aliments de complément ; la qualité et la couverture des interventions communautaires ; les pratiques appropriées d’allaitement et d’alimentation de complément ; la communication pour le changement social et celui de comportement ; la recherche action ; la coordination multisectorielle et des partenariats et le suivi-évaluation.
Pour l’atteinte de ces objectifs, la nouvelle stratégie doit permettre de mobiliser 215 914 954 milliards de FCFA d’ici à 2030.
