Aya Nakamura, sur le Pont des Arts à Paris, le 26 juillet - FranceTV / FranceTV
/

Billet: Aya, la « banlieusarde » vedette des JO de Paris

3 mins de lecture

« C’est qui Aya ? » interrogeait le célèbre artiste français de 77 ans, Michel Sardou, dans les colonnes de nos confrères du Parisien. Pas pour se moquer mais signifier que la jeune griotte qui s’identifie à Oumou Sangaré n’est pas dans son répertoire d’artistes préférés. « C’est une bonne chanteuse et elle a l’air sympa » avait-il d’ailleurs reconnu.  Nous sommes en mars. La chanteuse francophone la plus écoutée au monde, durant quatre ans, vient d’être sollicitée par le président Français Emmanuel Macron pour prester à la cérémonie d’ouverture des JO. L’affaire suscite un torrent de polémiques alimentées par les mouvements d’extrême droite française. Aya Nakamura, d’origine malienne née à Bamako 1995 qui a grandi dans la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) est ciblée par de violents messages racistes et haineux sur les réseaux sociaux.

Face à l’avalanche de critiques injustifiées, l’artiste de 29 ans, première femme noire francophone à faire la Une du très célèbre magazine de mode féminin américain, VOGUE, fondé en 1892, reste indifférente ou presque. Le silence est d’or dit-on. D’Emmanuel Macron à Rachida Dati plusieurs voix célèbres s’élevent pour la défendre. Sur le plateau de France 5,  le 10 mars, la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castera chante « Oh Dja dja !!» en guise de soutien à Aya.

« C’est pour ça qu’on est en retard ici. Vous lynchez la plus grosse artiste du pays avec des arguments de CM1. Ce n’était pas un combat mais maintenant il faut qu’elle chante », dénonce Dadju sur son compte X.

Pari réussi ! L’artiste, au plus d’un milliard de streaming sur Spotify, plus de 3 milliards de vues sur YouTube, a bien chanté. Mieux elle a fait de l’ombre à toutes les autres artistes, de dimension internationale, comme Céline Dion ou Lady Gaga ayant presté à la même cérémonie. Son talent, sa belle chorégraphie avec la garde républicaine, hautement symbolique, ont ébloui le monde. Paris n’est pas le marché de Bamako, mais Aya est la Queen qui cloue les becs aux rageux.

Lassina Niangaly

Major de la 3ème Promotion de la Formation en Alternance de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille à Bamako en 2018, Lassina NIANGALY, 38 ans, est journaliste depuis août 2012 et Formateur aux techniques de vérification pour plusieurs organisations d'appui aux médias dont DW Akadémie. Entre 2020 et 2023 il a piloté deux projets médias au Mali et Niger au compte de CFI, Agence Française de développement média. Titulaire d'une maîtrise en Histoire-Archéologie et d'un Bac+5 en Histoire et Géographie, Lassina est à la base professeur d'enseignement secondaire.