L’AEEM ne prévoit pas de manifestation à partir du 18 mars

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Depuis le vendredi 15 mars dernier, une affiche attribuée à l’Association des élèves et étudiant du Mali (AEEM) circule sur les réseaux sociaux.  Elle annonce une manifestation sur l’ensemble du territoire national à partir de ce 18 mars en protestation à la dissolution de l’organisation par le gouvernement. Il n’en est rien.

L’affiche comporte le logo de l’AEEM et des informations annonçant une grève illimitée avec une marche et barricades à partir de ce lundi 18 mars sur toute l’étendue du territoire suite à la dissolution de l’organisation des élèves et étudiants du Mali par le gouvernement.

Après vérifications auprès du bureau de la coordination nationale de l’AEEM dissout, il ressort que cette information est fausse. En effet, joint par Le Jalon, des responsables, dont la légalité a été frappée par la décision du gouvernement, ont démenti l’annonce devenue virale sur les réseaux sociaux. 

« Non, cette information est fausse. Aucune manifestation n’est à l’ordre du jour pour le moment. Le bureau de la coordination n’a rien décidé », tranche Gaoussou Bagaga, le desormais ancien chargé de communication  du bureau de la coordination de L’AEEM. Il soutient que « ce sont des enfants en colère qui font des affiches n’importe comment » sans confirmer si le bureau dissout a pu formellement identifier les auteurs de l’annonce attribuée l’AEEM.

Selon  nos sources, la libération des personnes placées sous mandat de dépôt est la priorité du moment. « Des négociations sont en cours pour obtenir leur libération », indique M. Bagaga.

Parmi les individus incarcérés, le secrétaire général du bureau de la coordination nationale de l’AEEM qui était aux commandes, Sirima Niare. Il est mis en détention avec sept après la mort d’un étudiant suite à des violences dans l’espace universitaire.

Le 28 février, des affrontements violents avec des armes létales se sont produits dans le campus de Badalabougou. Selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ces agissements, d’une extrême gravité et condamnables à tout point de vue, entre des clans rivaux estudiantins, sont survenus dans la perspective de renouvellement des instances du bureau de la Coordination de l’AEEM et se sont soldés par la mort d’un étudiant et plusieurs blessés grave. Le département de tutelle avait immédiatement suspendu les activités de l’AEEM dans l’espace universitaire jusqu’à nouvel ordre.

Quelques jours plus tard, le gouvernement a annoncé la dissolution de l’organisation estudiantine. Une décision rejetée par des anciens de ladite association réunis le dimanche 17 mars à la faveur d’une conférence débat.

« Les anciens disent non à la dissolution de l’AEEM. Les anciens s’opposent et rejettent à cette annonce de dissolution de l’AEEM. Nous proposons d’accompagner nos cadets dans les démarches légales et démocratiques en vue des recours auprès du tribunal administratif. Nous allons nous rendre utiles afin d’obtenir l’annulation de la dissolution de l’AEEM», a déclaré Ibrahim TAMEGA.

Créée officiellement le 20 avril 1990, l’AEEM a joué un rôle capitale lors des évènements de 1991 qui ont abouti à l’avènement de la démocratie au Mali avec le coup d’Etat du 26 mars de la même année. L’AEEM était ainsi devenue le syndicat des élèves et étudiants du Mali.

Le Jalon

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