Constant Tchona a affirmé, ce mardi 10 octobre 2023, que malgré les pesanteurs sociales, les lignes bougent dans la promotion des droits de la fille à la veille de la journée dédiée à leur épanouissement. Ces acquis se manifestent, selon lui, par le refus de certains élus de célébrer le mariage précoce, le courage des filles de prendre la parole en public.
« Pour la refondation du Mali : les filles comptent» est le thème national de la journée internationale de la fille célébrée tous le 11 octobre depuis 2011. A la veille, Plan international Mali a organisé une conférence de presse pour lancer son initiative « Girls Take Over » ou « les Filles prennent le Pouvoir ».
La jeune fille Aïchata Cissé officiant le rôle de la directrice de Plan international Mali était l’animatrice de la conférence entourée pour la circonstance de son protocole Constant Tchona et du représentant de la direction national de la promotion de l’enfant et de la famille, Housseini Ouleguem.
Cette journée vise à porter une attention particulière sur la situation des filles afin de reconnaître leurs droits, identifier et corriger les obstacles qui affectent leur plein épanouissement.
« C’est une occasion importante de lancer des messages afin de changer le narratif, le discours en montrant les rôles et les capacités des filles, femmes de demain, joueront dans notre société. Cela est important pour le bien-être de toute la société », a indiqué M. Tchona.
Depuis des années, cette journée est célébrée alors que le pays traverse un moment délicat marqué par les crises sécuritaires, économiques et politiques qui ont des répercussions sur le respect des droits des filles bafoués par la déscolarisation, excisions, mariages d’enfants, grossesses précoces, entre autres.
« Dans les sphères de prise de décision, le sexe qui est souvent absent, c’est la gente féminine. Ce que la refondation est en train de faire est que tous les enfants du pays y participent. Les garçons vont se frayer le chemin, mais les filles seront bloquées dans la prise du pouvoir par les pesanteurs sociales », a déclaré M. Tchona.
Selon lui, il est nécessaire de préparer les filles à relever ce challenge dans le cadre de la refondation du Mali incombant à tous les Maliens.
« Plan international entend s’inscrire dans cette dynamique en donnant un cachet particulier à la façon dont les filles peuvent être plus actives dans le processus de refondation du Mali », a ajouté Aïchata Cissé.
En dépit des défis, Constant Tchona s’est réjoui de constater qu’il y a plus de filles qui vont à l’école que de garçons et, de plus en plus, cette couche dite vulnérable ose prendre la parole en public.
« Pour le Mariage précoce, certains maires refusent le mariage précoce. Certains villages ont abandonné l’excision. Il faut travailler au niveau législatif et les normes sociales avec nos collectivités territoriales pour faire bouger les lignes. C’est un ensemble de choses qui se mettent en place, pour valoriser la vie de nos jeunes filles », a-t-il ajouté, soulignant que ces avancées sont les résultats des années de travail.
Afin d’affirmer sa position d’organisation Leader de la promotion des droits de l’enfant et de l’égalité pour les filles, Plan International a initié dans le cadre de la célébration de la journée des actions la promotion des droits des filles et de leur bien-être. Parmi lesquelles, l’initiative « Girls Take Over » ou encore « Les Filles prennent le Pouvoir » dont l’objectif est de mettre en valeur les capacités des filles; de créer un réseau solidaire pour les filles et jeunes femmes participantes et assurer une visibilité dans la presse et les réseaux sociaux des enjeux qu’elles défendent.