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Niger : publier une photo ou vidéo de militaires peut-elle nous conduire en prison ?

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La publication des vidéos, photographies, documents, bâtiments, aéronefs, véhicules détruits… des forces armées nigériennes peut conduire en prison. Mais la mesure ne concerne pas les civils.

« Niger : désormais si vous publiez les photos des soldats tombés sur le champ de l’honneur, les bâtiments ou aéronefs de l’armée sans autorisation ou tout simplement si vous publiez la photo d’un militaire en uniforme, vous risquerez 20 à 60 jours de prison. » Cette publication a été faite le 16 avril par une militante politique malienne sur le réseau social Twitter. Le post a touché plus de 6000 personnes et généré plusieurs réactions et interrogations notamment sur la source de l’information. Car l’autrice du post ne donne ni sa source, ni le vrai contexte de l’information qu’elle prétend donner.


Vrai ou faux ?
Faux ! Car la mesure ne concerne pas tous les citoyens. Elle s’applique uniquement aux agents des forces armées nigériennes. En effet c’est l’une des dispositions du décret présidentiel numéro 2022-613 PRN du 29 juillet 2022 portant règlement de disciplines générales dans les forces armées nigériennes. Le Jalon a pu se procurer une copie du document qui classe dans un tableau « les fautes en sept catégories ».
A l’annexe 6/13 de ce tableau dans la catégorie deux on peut lire ceci « publier ou céder des films, des photographies ou des enregistrements d’enceintes militaires ou de bâtiments militaires sans autorisation ou prendre des images de corps militaires ou de véhicules militaires endommagés ou détruits sans autorisation ; publier des documents ou des images à caractères militaires sur les réseaux sociaux sans autorisation » est passible d’une peine de « 20 à 60 jours de prison ».

C’est cette partie du document qui a été sortie de son contexte et postée sur le réseau social pour semer le doute.


Lassina Niangaly

Major de la 3ème Promotion de la Formation en Alternance de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille à Bamako en 2018, Lassina NIANGALY, 33 ans, est journaliste depuis août 2012. Il est titulaire d'une maîtrise en Histoire-Archéologie et d'un Bac+5 en Histoire et Géographie. A la base professeur d'enseignement secondaire.