Du 12 au 19 mars 2023, les femmes et les filles entrepreneures du Mali exposeront leur créativité et savoir-faire sur le terrain du BadialanI en CIII du district de Bamako non loin du Stade Mamadou Konté. Durant une semaine, les participants venus de toutes les régions du Mali feront découvrir leurs talents, à travers des expositions de leurs produits, de leur savoir et savoir-faire. Elles se renforceront mutuellement au cours de la semaine de rencontres par des échanges et conférences-débats animées par des experts et leaders féminines.
Ce jeudi 2 mars 2023, le groupement de femmes et jeunes filles intervenant en faveur de l’autonomisation des femmes au Mali, « Benkadi », a animé, à la direction générale des petites et moyennes entreprises, à ACI 2000, une conférence de presse. Le but était d’échanger avec les journalistes sur l’organisation de la 1ère édition de sa Foire appelée les « FEMMES D’ABORD» prévue ? du 12 au 19 mars prochain. Il a donc été question au cours de ces échanges des objectifs de la foire, ses enjeux et les défis liés à l’autonomisation économique et financière des femmes et jeunes filles au Mali dans une contexte particulier de crise mondiale et de transition dans notre pays.
La conférence animée par la présidente du groupement « Benkadi », Mme Sangaré Aïssata Koné, a regroupé plusieurs responsables de l’organisation ainsi que ceux de la direction générale des petites et moyennes entreprises. Le thème retenu pour cette première édition de la foire, « les femmes d’abord » est : « L’Autonomisation Economique et Financière de la Femme malienne ».
Selon la présidente de l’Association « BENKADI », la Foire « LES FEMMES D’ABORD » vise à promouvoir la créativité et le savoir-faire des femmes entrepreneures dans différents domaines ; comme l’artisanat, l’agroalimentaire, la transformation. Elle a invité les autorités et la population à une forte mobilisation autour de cette initiative qui va être très innovatrice de par la diversité, la qualité des produits et des idées portées par les femmes et les jeunes filles du Mali en vue de hisser plus haut le drapeau malien. Selon la conférencière, ce n’est pas les initiatives, ni le talent encore moins la volonté qui manquent chez les femmes, mais plutôt les moyens et l’accompagnement technique, politique et financière nécessaaires.
Pour la réussite de cette foire, « Benkadi » a lancé un appel à toutes les femmes jusque dans nos campagnes pour participer aux expositions, selon la conférencière.
« Ce qui est recherché, le plus, c’est des marchés, des débouchées pour les créations faites par les femmes sur la base nos produits locaux. C’est aussi le changement de mentalité chez nos consommateurs, pour que les Maliens acceptent de consommer malien », a-t-elle déclaré.
Mme Sogodogo Hawa Togola, membre de Benkadi, explique que cette foire regroupe toutes les femmes entrepreneures du Mali, sans exclusion, qui ont des idées et qui font bouger le Mali par leur création, leur savoir-faire. Elle reste convaincue que le développement du Mali passe impérativement par la participation des femmes et des filles non seulement aux prises de décisions mais également à la création de la richesse nationale. Car elles, qui sont généralement victimes de marginalisation, représentent plus de la moitié de la population.
Pour l’écrivaine Zeina Haidara, s’il est prouvé que les femmes ont besoin de plus d’organisation et de structuration pour pouvoir aller plus loin dans leurs initiatives, à « BENKADI », ce paris est en passe d’être gagné.
« Les femmes de « Benkadi » sont structurées, organisées et représentatives, à travers le Mali. Ce qui fait défaut, c’est surtout le manque ou l’insuffisance de soutien et d’accompagnement de la part de l’Etat. Certaines d’entre nous ont bénéficié de financements, elles ont travaillé, mais avec la COVID-19, les produits n’ont pu être écoulés. A cause de ces difficultés, des nôtres ont perdu des tonnes de produits et se trouvent aujourd’hui au bord de la faillite. Que faire pour qu’elles puissent continuer à produire afin de se tirer d’affaire ? C’est là toute la question », a déploré Zeina Haidara.
Mussokoura a fait constater que les produits, les talents et le savoir-faire des femmes maliennes sont très peu valorisés. A titre illustratif, sur les rares plateformes digitales où elles sont présentes, c’est plutôt avec des produits étrangers que maliens.
Pour toutes ces raisons, elle pense que les femmes manquent de moyens surtout financiers pour une meilleure organisation et leur autonomisation financière.
« Nous lançons un cri de cœur aux décideurs. Nous sollicitons leur aide, leur appui pour renforcer notre contribution pour l’autonomisation des femmes et des jeunes filles », a-t-elle interpelé.
Et pourtant, selon Badjè Coulibaly de la direction générale des petites et moyennes entreprises, les femmes de « Benkadi », porteuses de l’initiative de la foire « LES FEMMES D’ABORD » constituent un réseau bien organisé qu’on retrouve sur des plateformes digitales, notamment WhatsApp. Elles ont reçu des formations et soutiens de la part de la DGNPME et d’autres structures d’accompagnement des femmes, a salué M. Coulibaly.
Il faut noter que les femmes exercent à 78% dans le secteur informel. Cette foire est donc une opportunité pour renforcer et orienter ces dernières vers la structuration de leurs entreprises, mais aussi une occasion pour les investisseurs à s’intéresser au potentiel des femmes qui innovent de nos jours dans de nombreux domaines d’activités.
Il faut préciser que si cette foire donne la priorité aux femmes entrepreneures, elle est aussi ouverte à tous les opérateurs économiques maliens et étrangers qui souhaitent y participer.
« Ce reportage est publié avec le soutien de JDH, Journalistes pour les Droits Humains et National Endowment for Democracy –NED »