Le Centre international de conférence de Bamako (CICB) abrite, depuis ce 21 février 2023, deux jours de Salon (21 et 22 février) des investisseurs pour l’énergie au Mali (SIEMA-Mali). L’objectif de cette rencontre d’échanges, d’exposition de savoir et de savoir-faire, des partenaires venus de plusieurs continents, est de mobiliser des fonds pour le financement du plan de développement 2022-2023, de près de 580 milliards de francs CFA.
L’ouverture des travaux était présidée parle ministre d’Etat chargé de l’Administration territoriale et non moins porte-parole du gouvernement de transition, le col Abdoulaye Maiga. Il avait à ses côtés, le ministre des Mines, de l’énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré ; le directeur général d’EDM-sa, Kourechy Konaré.
Cet événement est organisé par EDM-sa bénéficie du soutien des ministères de l’Économie et des Finances et des Mines, de l’Energie et de l’Eau.
L’événement, a dit le DG de EDM-sa, est une opportunité de regrouper les partenaires et les investisseurs dans un cadre d’échanges pour la réalisation des projets d’EDM dans le cadre de la production, du transport et de la distribution de l’énergie aux Maliens à un coût accessible pour tous. Après ses mots de bienvenue aux participants, le DG d’EDM a souligné que cette initiative venait à point nommé quand on sait les difficultés auxquelles la société est confrontée, d’une part, et d’autre part, les enjeux du développement économique national liés à la problématique de l’électricité au Mali.
La situation socio-politique que connait le Mali, associée à la crise sanitaire COVID-19, a fait passer son économie d’une forte croissance de 5,1 % du PIB réel en 2019 à une récession entrainant une diminution du PIB réel de 2 % en 2020, a fait constater le ministre Maiga. Ainsi, l’inflation, qui a chuté de 2,9 % en 2019 et augmenté de 0,5 % en 2020 en raison des problèmes d’approvisionnement, devrait encore remonter à 1,5% en 2021 et 2,1% en 2022 du fait de la hausse des prix du pétrole, a-t-il poursuivi. Le tarif moyen de vente de l’électricité a perdu 44,8% de sa valeur, depuis 2002. C’est dans ce contexte de retard des investissements que la croissance de la demande d’électricité, bien que bridée par l’insuffisance de l’offre, s’établie en moyenne à 10% par an, depuis près de deux décennies.
Hors, au cours de la période 2002 à 2020, la production d’énergie électrique a plus que quadruplé avec une augmentation de 440% en passant de 590,16 GWh à 2 595,02 GWh, et de 2015 à 2021 elle est passée de 1712 GWh à 2791 probable en fin 2021 soit une augmentation de 63%, selon le colonel Abdoulaye Maiga. Malheureusement, au même moment, a-t-il fait savoir, l’accroissement de la demande d’électricité est en moyenne de 10% par an.
Actuellement, l’essentiel de cette augmentation est satisfait par : les importations d’électricité, les contrats de location et d’achat d’électricité signés avec les producteurs privés, a-t-il déclaré.
Grâce à une politique d’extension de l’accès à l’électricité, la production d’énergie électrique des centres isolés (CIs) a pratiquement triplée en passant de 69 GWh en 2002 à 223 GWh en 2021. Cette croissance s’est poursuivie bien que plusieurs grands centres isolés (Sikasso, Koutiala, Niono, et Markala) aient basculé sur le réseau interconnecté, grâce à l’extension du réseau de transport.
Selon le ministre Maiga, sur la période 2015-2021, le mix a connu un changement considérable. Ainsi, la part de la production hydroélectrique prépondérante en 2015 passe de 44,7% à 28,2%, alors que la part des importations passe de 14,4% culminant à 29,6% en 2020, puis retombe 17,7%. Le thermique occupe une part importante dans cette production, selon le ministre passant de 40,8% à 51,1%, dont plus de 50% apportée par des producteurs indépendants.
Cette situation résulte du faible niveau et du retard d’investissements en ouvrages de production à moindre coût. Désormais prépondérante dans le mix, la production thermique engendre d’importants et onéreux besoins en combustibles, a déploré le ministre. Ainsi, rien que sur la période 2015-2021, il estime qu’EDM-SA a acheté 855 millions de litres de combustibles, soit près de 570 milliards FCFA.
Il s’agit donc de trouver des alternatives viables avec la mobilisation de partenaires crédibles capables d’aider le Mali à réussir sa transition énergétique, à travers la production d’énergie propres à nos consommateurs sur la base d’un prix accessibles au maximum de Maliens et capables de propulser le développement économique du pays.