La poignée de main entre le président ivoirien, Alassane Ouattara et le chef de la mission des soldats arrêtés au Mali en juillet 2022, Lieutenant Kouassi Adm's Samy. @présidence de la Côte d'ivoire
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Libération des soldats ivoiriens : « La voie diplomatique était la seule à emprunter», a affirmé ADO

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« Quelles que soient les incompréhensions, les frères arrivent toujours à se comprendre et à se retrouver », a indiqué le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara en accueillant à l’aéroport d’Abidjan Félix Houphouët Boigny dans la nuit de ce samedi à dimanche les 46 soldats ivoiriens graciés par le président Assimi Goita.  

Détenus le 10 juillet 2022 par les autorités de la transition malienne puis inculpés en août de la même année par la justice malienne pour notamment  » tentative de déstabilisation » et « détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre« , les 46 soldats ivoiriens ont été condamnés le 30 décembre après deux jours de procès par une Cour d’assises spéciale. Verdict : 20 ans de réclusion criminelle pour les 46 soldats et la peine de mort par contumace pour les 3 soldats femmes libérées à titre humanitaire.

Graciés le vendredi 6 janvier par le président de la Transition malienne, Assimi Goita, ces soldats en héros ont regagné leur pays où ils ont été accueillis par le président, Alassane Dramane Ouattara dit ADO accompagné pour la circonstance de plusieurs autorités politiques et militaires de la Côte d’ivoire. Etaient également à l’accueil des membres de la famille de ces soldats en liesse.

Pour le ministre d’Etat, de la défense, Téné Birahima Ouattara qui a signé le 22 décembre au cours d’une mission de moins de 24 heures à Bamako un mémorandum d’accord avec le gouvernement malien en vue de la libération des militaires détenus, c’est la fin de 6 mois d’angoisse. Et surtout, ajoute-t-il, la concrétisation du choix judicieux du président ADO pour avoir évité de croiser le fer avec les « amis du Mali » dans l’affaire dite de « mercenaires » ivoiriens dont la résolution a mobilisé plusieurs personnalités influentes du monde.

Dans cette brouille, « Il y a eu des incompréhensions (…) des problèmes administratifs » avec le Mali concède d’emblée le président Alassane lors de l’arrivée de ces soldats transmise en direct sur la télévision nationale ivoirienne. Toutefois, ces militaires, selon lui, n’ont « rien à se reprocher » pour s’être déployés sur ses ordres dans le cadre d’une mission au service de la paix au Mali, engagé depuis 2012 dans une guerre contre le terrorisme.

Après 6 mois de tractation, de médiation conduite par le président togolais, Faure Gnassingbé, Alassane Ouattara se dit heureux de recevoir ses compatriotes qu’il qualifie « des héros » au retour desquels, affirme-t-il ne ménager aucun effort, tout en privilégiant la voie de la diplomatie.

« Quelles que soient les incompréhensions, les frères arrivent toujours à se comprendre et à se retrouver. Nos soldats sont aujourd’hui de retour. La diplomatie a payé. Nous avons préféré cela. Nous estimons qu’avec un pays frère et ami, il n’était pas nécessaire d’avoir d’autre voie autre que celle de la diplomatie. La voie diplomatique était la seule à emprunter », a déclaré le président ivoirien, soulagé d’avoir réussi à régler ce problème sans d’autres difficultés pour le maintien des relations de bon voisinage.

«Bien évidemment, maintenant que cette crise est derrière nous, nous pourrons reprendre des relations normales avec le pays frère qu’est le Mali, qui a besoin de nous et dont nous avons besoin également», a-t-il dit, priant pour le retour de la paix au Mali en proie à l’insécurité sur plusieurs parties de son territoire.

En outre, son vœu est également le retour à l’ordre constitutionnel interrompu suite au coup d’Etat de 2020 conformément au chronogramme présenté à la conférence des chefs de la CEDEAO.  

Après avoir quitté Bamako vers 17h00 (GMT), les soldats ivoiriens ont transité par Lomé où ils ont été reçus par le président togolais Faure Gnassingbé qui les a remis officiellement au ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara.