présidium de la cérémonie d'ouverture
/

Mariage précoce et MGF: le consortium ODEF-CNF briefe les magistrats et les législateurs

4 mins de lecture

Ce 17 décembre 2022, s’est tenu au Centre national de documentation et d’information sur la femme (CNDIF) l’Atelier de Plaidoyer contre les Mutilations génitales féminines et les Mariages précoces organisé par le Consortium ODEF-CNF avec le soutien financier de VLF Musoya. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Mamadou Keita Adjoint au Maire de la Commune III.

Étaient présents à ce rendez-vous, les élus des 6 Communes du District de Bamako, les membres du Conseil national de transition (CNT), des magistrats, des représentants du Réseau des communicateurs traditionnels (Recotrade), des membres des ONG et Associations féminines. Les travaux de l’atelier d’une journée ont consisté à la distribution de questionnaires aux participants pour connaître leur perception sur les deux sujets avant les présentations.
L’exposé sur les aspects médicaux et scientifiques a été présenté par deux éminents Professeurs: Moustaph Toure et Alassane Traoré. Ils se sont largement étendus sur le caractère néfaste et nuisible des deux phénomènes et ont souhaité leur interdiction pure et simple à travers les mesures législatives pertinentes.
L’exposé sur les aspects juridiques a été animé par Fatoumata Dembélé Diarra, ancienne 1ere Vice-présidente de la CPI. Elle a rappelé les différents textes internationaux, ratifiés par le Mali, condamnant ou interdisant les MGF et les Mariages précoces. Elle a interrogé les juristes présents sur la possibilité de se baser sur le code pénal actuel, notamment ses dispositions relatives aux sévices, traitements cruels et traitements nuisibles à la santé pour poursuivre les faits de MGF. Hélas la réponse fut négative.

Elle a attiré l’attention des membres du CNT et des élus communaux sur le caractère anti constitutionnel de l’article 281 du Code des personnes et de la Famille  qui fixe l’âge minimum requis pour le mariage à 18 ans pour les hommes et à 16 ans pour les femmes. En effet, soutient Mme Dembélé, cette disposition viole le principe d’égalité proclamé dans la Constitution du Mali.
Tout en montrant leur intérêt pour le sujet, les participants ont fait de nombreuses propositions de sortie d’impasse.
Les travaux ont pris dans l’après-midi avec la lecture d’un plaidoyer et d’une série de slogans par Souleymane Maiga Stagiaire à l’ODEF.

Cet atelier, faut-il le rappeler, rentre dans le cadre de la Campagne de Plaidoyer et de Sensibilisation contre les mutilations génitales féminines et les mariages précoces des filles au Mali. Le présent projet vise à apporter une contribution à la lutte contre les mutilations génitales et les mariages précoces au Mali. Il est initié par le Consortium ODEF-CNF (Observatoire des droits des Femmes et des Enfants (ODEF)-Coalition nationale des femmes (CNF) avec le soutien financier du Projet VLF-Musoya. Il s’agissait d’une manière générale d’apporter une contribution de qualité à la lutte contre les MGF et les mariages précoces à travers le changement de perception des législateurs, les magistrats et les élus communaux à Bamako afin d’obtenir leur adhésion et leur soutien à l’accélération du processus d’adoption des dispositions législatives et réglementaires interdisant ces deux pratiques. Ces groupes ont été ciblés à travers leurs  positions stratégiques dans notre Société.