Après la rectification, l’imam Mahmoud Dicko a indiqué ce samedi 16 juillet qu’il restait la phase décisive du redressement de la transition. Ce défi, selon lui, ne sera pas relevé par un clan, mais par l’ensemble du peuple malien.
La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Dicko (CMAS) a organisé ce samedi une séance de bénédiction et de prière en la mémoire des personnes tuées lors des mobilisations contre le régime du défunt président Ibrahim Boubacar Keïta.
Au moins, les heurts entre la force spéciale et les manifestants ont fait une quinzaine de morts et de nombreux blessés, entre du 10 au 12 juillet 2020.
« Je me sens redevable jusqu’à la fin de ma vie envers ces jeunes tués. Je ne dois pas les oublier. Maintenant, on doit faire en sorte que leur sacrifice ne soit vain », a indiqué l’iman de Badalabougou, l’une des figures de proue de la contestation contre le régime IBK.
Bientôt deux ans sous la transition, Mahmoud Dicko souligne rester sur sa faim. Des espérances soulignées, clamées et assumées dans les discours tenus lors de la série de mobilisations qui a débarqué le régime démocratique élu d’alors se font toujours attendre.
« On ne doit pas oublier l’idéal pour lequel ces jeunes sont morts. Ils sont morts parce qu’ils ont cru à nos discours. Après ces événements, nous ne sommes pas fiers », a regretté l’imam Dicko.
L’ultime chance, selon lui, de corriger les erreurs est le redressement de la transition.
« Notre pays a vécu des phases. Nous avons fait la révolution suivie du parachèvement. Ensuite, il y a eu la rectification. Maintenant, il reste la phase décisive qui est le redressement. Cette phase ni moi, ni Assimi, ni Choguel seul ne pouvons la mener. Personne à lui seul ne peut gérer cette situation », a déclaré l’imam Dicko.
Ce défi se relèvera que lorsque le peuple malien décidera de se mettre ensemble puisque, précise-t-il, ce redressement sollicitera l’implication de tout le monde. Avant de revenir à la charge en rappelant le contenu de son manifeste émis en février 2021 dans lequel il appelait à un acte républicain.
Ce manifeste diversement apprécié et interprété est toujours d’actualité, a-t-il estimé, parce qu’il exhorte les Maliens à l’union et à la cohésion.
« Pour sortir de cette situation, il faut un minimum de consensus », a insisté Mahmoud Dicko.
A l’heure de la refondation prônée par les nouvelles autorités en vue d’instaurer le « Mali Kura » ou le nouveau départ pour le pays débarrassé de mauvaises pratiques et de gestion, l’imam invite le régime d’exception en place : à la reconnaissance et au respect de la parole donnée. Celles-ci doivent être le socle du Mali Kura.
Par ailleurs, il a abordé l’affaire dite des « 49 mercenaires ivoiriens » arrêtés par la transition malienne le dimanche 10 juillet à l’aéroport international Modibo Keïta Sénou en conseillant la population à la retenue. Pas que ça : aussi de laisser le soin aux autorités de gérer ce problème.
« Ne mettons pas la passion et la tension sur elles (NDLR les autorités de la transition). Elles ont énormément de pression, il ne faut pas en rajouter. La gestion d’un État en soi est une pression. Laissons-les gérer cette situation dans l’intérêt supérieur de la nation. Que Dieu les inspire. Laissons-les gérer l’affaire avec beaucoup de lucidité et responsabilité ».
Aussi, il dissuade des citoyens maliens de ne pas insulter l’avenir s’en prenant aux autorités ivoiriennes. De même, il déconseille aux responsables de la transition de ne pas multiplier les fronts.