Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga a surévalué ce dimanche lors de son interview bilan diffusée sur la chaine de télévision nationale en affirmant qu’après Algérie, le Mali est la 2e communauté la plus importante de la France. Si on estime entre 80 000 à 100 000 Maliens, cependant ils ne représentent pas la 2e communauté la plus importante en France après l’Algérie.
Le chef du gouvernement malien a accordé une grande interview à des journalistes nationaux diffusée le dimanche 12 juin sur la chaine nationale ORTM pour faire le bilan son 1er anniversaire à la tête du gouvernement.
A cette occasion, Choguel Kokalla Maïga est revenu sur la relation tendue entre le Mali et la France en réfutant toute thèse de sentiment anti-français au Mali. Selon lui, ce qui se passe constitue des divergences entre des dirigeants politiques qui n’entachent en rien les rapports entre les deux peuples.
« J’ai dit toujours dit que les peuples ne sont jamais ennemis (…). Nous, on ne peut pas être en conflit avec le peuple français. En dehors de l’Algérie, la communauté la plus importante en France, ce sont les Maliens », a affirmé le Premier ministre malien soulignant que leur apport dans l’économie est plus important que l’aide au développement.
Depuis plusieurs mois, le chef du gouvernement ne cesse de revenir sur cette phrase devenue presque un refrain. Mais qu’en est-il ?
Donnée erronée du Premier ministre
La France fait partie des pays où vit une forte communauté malienne. Des chiffres estiment la communauté malienne de France entre 80 000 à 100 000 individus. Une présence significative mais insuffisante pour classer les Maliens, la 2e communauté la plus importante après l’Algérie. Selon Statista, un portail en ligne allemand offrant des statistiques issues de données d’instituts, si l’Algérie a la plus forte communauté en France, elle était suivie du Maroc et de Tunisie en 2020. Ce sont données de l’Institut national de la statistique et les études économiques (INSE).
Selon les estimations de l’Institut national de la statistique et les études économiques (INSE), de la même période, 6,8 millions d’immigrés vivaient en France, soit 10,2 % de la population totale. 2,5 millions d’immigrés, soit 36 % d’entre eux, ont acquis la nationalité française.
Toujours en 2020, 47,5 % des immigrés vivant en France sont nés en Afrique contre 32,2 % en Europe, précise l’INSE. Et les pays de naissance les plus fréquents des immigrés sont l’Algérie (12,7 %), le Maroc (12 %), le Portugal (8,6 %), la Tunisie (4,5 %), l’Italie (4,1 %), la Turquie (3,6 %) et l’Espagne (3,5 %). La moitié des immigrés sont originaires d’un de ces sept pays (49 %). Là encore, on ne fait pas cas du Mali.
Où sont nés les immigrés arrivés en France en 2019 ?
41 % des immigrés arrivés en France en 2019 sont nés en Afrique et 31,9 % sont nés en Europe. Les immigrés arrivés en France en 2019 sont plus souvent nés au Maroc (9,5 %), en Algérie (7 %), en Tunisie (4,5 %), en Italie (4,5 %), en Espagne (3,3 %), au Royaume-Uni (3,2 %), en Chine (3 %) ou en Roumanie (2,8 %) .
Dans l’un ou l’autre cas, les Maliens vivant en France ne représente pas la 2e communauté la plus importance de ce pays. Toutefois, l’apport de ces immigrés maliens est plus important que l’aide au développement.