La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) justifie le maintien de l’embargo sur le Mali par le « risque d’une éventuelle déstabilisation de la région ». Un moyen donc pour elle de prévenir les coups d’État dans les pays membres.
Dans un communiqué publié le jeudi 27 janvier sur son site internet, la CEDEAO a réaffirmé le maintien des sanctions prises contre le Mali, le 9 janvier. Selon l’organisation sous régionale, la levée des sanctions dépend de la volonté politique des autorités de la transition militaire d’organiser les élections dans un délai raisonnable.
« La CEDEAO attend des Autorités militaires de la Transition un calendrier raisonnable et réaliste pour la tenue des élections. Les sanctions seront levées progressivement sur la base de ce chronogramme et de sa mise en œuvre diligente et satisfaisante », précise la correspondance.
Le 31 décembre 2021, le gouvernement malien avait proposé un nouveau chronogramme à la CEDEAO. Il prévoyait de tenir les élections en décembre 2025. Un délai aussitôt rejeté par la communauté internationale avec à sa tête la CEDEAO.
Les chefs d’État de la communauté ouest africaine rejettent le chronogramme des autorités maliennes par crainte d’encourager les militaires d’autres pays de s’accaparer du pouvoir par les armes.
« Accepter la proposition des autorités militaires du Mali telle que formulée, ferait peser un risque majeur sur le Mali et également un risque de déstabilisation grave sur la Région toute entière de l’Afrique de l’Ouest, avec la jurisprudence ainsi créée. La Communauté ne saurait s’accommoder d’une telle pratique qui, au-delà de créer l’instabilité, constituerait un recul majeur dans tous les domaines », soutient la commission de la CEDEAO.
Malgré tout, la fièvre du coup d’Etat se propage dangereusement dans la région. Le dimanche 23 janvier, une mutinerie s’est éclatée dans plusieurs camps militaires au Burkina Faso. Le lendemain, le pouvoir en place est renversé par un groupe de militaires. L’Afrique de l’ouest enregistre ainsi son 3e coups de d’État en seulement deux ans après le Mali, le 18 août 2020 et la Guinée, le 5 septembre 2021.