240 jeunes dont 19 filles des communes de Sio et Mopti ont participé au Grand Trail de la jeunesse pour la paix au Mali, ce 11 décembre. De Somadougou à Mopti, les coureurs ont réclamé la paix et la cohésion dans l’une des régions les plus touchés par l’extrémise violent.
Samedi, tôt le matin, 120 jeunes de 19 villages de la Commune de Sio se sont regroupés à Somadougou. La veille, ils avaient reçu des jeunes de Téné, le flambeau de la paix du Grand Trail de la jeunesse pour la paix au Mali. Après enregistrement et éveil musculaire, les participants ont pris le chemin de Sevaré, situé à 30 km de là.
Cet événement se tenait à un moment où les populations de la Commune de Sio dorment la peur au ventre. En témoigne la présence de nombreux civils équipés d’armes de guerre dans le village de Somadougou et environs. L’organisation du Grand Trail dans la Commune est bien accueillie par les populations locales.
« Nous voulons la paix dans notre commune. Cet événement permettra aux jeunes de se connaître. Des relations vont se créer et la méfiance sera brisée. Nous souhaitons que ces genres de rencontres se multiplie ici », a reconnu Abdoulaye Arama, maire délégué de Somadougou.
Les jeunes ont couru par petits groupes de 10 à 15 personnes jusqu’au Sevaré. Agé de 26 ans, Ousmane Tangara a remporté le premier relais de quatre kilomètres. Le visage couvert de sueur et une respiration haletante, il a exprimé sa joie d’avoir représenté son village au Grand Trail de la jeunesse pour la paix au Mali.
« C’est l’amour du pays et la soif de paix qui me poussent à courir aujourd’hui. Je prie pour la paix et la cohésion dans au Mali. Je crois cette course est le début de la cohésion sociale ici. Nous qui venons de courir sommes de différents villages. On se connait désormais. C’est une bonne chose », soulignera Ousmane Tangara.
A Sevaré, les jeunes de la Commune de Sio ont remis le flambeau de la paix à leurs camarades de Mopti. 120 jeunes dont 17 filles ont couru à pied les 15 km du trajet Sevaré-Mopti. Ils ont couru pour la même cause : la paix.
« J’ai décidé de courir parce je veux la paix. Cela fait plus de dix ans que nous sommes en guerre. Ça suffit. Il faut la paix. Nous voulons la paix. Il y a moins de deux semaines, plus de 30 personnes ont été tuées dans une attaque à Bandiagara. Il faut que les jeunes se donnent la main maintenant pour qu’il y ait la paix au Mali. Si les jeunes s’engagent, il y aura la paix », a déclaré Amadou Diarra, élève en classe de terminale.
Korotoumou Touré, 20 ans, première des filles de l’étape Sevaré-Mopti, a estimé quant à elle que l’éducation est la meilleure arme pour restaurer la paix et la cohésion sociale. Et de regretter la fermeture des centaines d’école dans la région de Mopti.
« Cette course est très importante pour nous jeunes de la région de Mopti particulièrement nos frères de Somadougou qui subissent la pression de l’insécurité. Ils oublieront leur difficile quotidien au moins cette journée. Nous prions Dieu pour la fin de la guerre pour que tous les enfants, tous les jeunes puissent aller à l’école et étudier normalement. C’est l’éducation qui renforcera la paix et la cohésion », a souligné Korotoumou Touré, 20 ans, première du relais des filles sur l’axe Sevaré Mopti.
L’étape de Somadougou-Mopti du Grand Trail de la jeunesse pour la paix a pris fin par une rencontre entre les 240 jeunes dans la cour de la mairie de Mopti autour du « Grin de la jeunesse ». Une activité qui permet aux jeunes de débattre des thématiques qui leur touchent en vue de formuler des recommandations qui seront soumises aux autorités à la fin du Grand trail.