Assimi Goita et Choguel Kokala Maiga, dans le viseur de la commun communauté internationale
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Transition : pourquoi faut-il soutenir nos autorités

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Depuis 2012, l’armée malienne est interdite d’accès à une partie de son territoire au nom d’un accord dit pour la paix et la réconciliation nationale. Pendant ce temps, malgré la présence de plus de 4000 soldats français sous la bannière respectivement de Serval et de Barkhane, et la Minusma avec ses 13 000 hommes, des parties du territoire national tombent les unes après les autres aux mains des terroristes. Pour faire endormir les Maliens debout, des campagnes d’élimination ciblées de quelques rares têtes de la nébuleuse jihadiste sont orchestrés.  

Comme l’a dit l’ancien président américain, Barak Obama ‘’l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais des institutions fortes’’. Le Mali ne fait pas exception à cette règle. Pourquoi autant de coup d’Etat contre des présidents démocratiquement élus en si peu de temps ? Pourquoi malgré son échec, en 9 ans, avec tout arsenal de guerre et autant d’homme, la France peut-elle nier l’évidence ? Il est ainsi temps pour notre Maliba de tirer les leçons  de ses échecs, depuis trente ans. Ce n’est donc pas en se précipitant d’aller aux urnes avec une classe politique rouillée, peu crédible que nous allons redresser la trajectoire.

Les enjeux sont grands et les défis énormes. Une analyse des divergences actuelles entre les autorités de la transition et une partie de la classe politique et par extension la CEDEAO et la communauté internationale, permet à toute personne avisée, de tirer une conclusion objective dans l’intérêt supérieur du Mali. La gouvernance du pays ne saurait se résumer aux seules élections.

Point d’achoppement

Ce qui alimente le débat aujourd’hui, c’est l’organisation des assises de la refondation ; la lutte contre la corruption et la délinquance financière ; l’arrivée de la société privée de sécurité russe, Wangner … Pourquoi, des partenaires du Mali veulent-ils s’opposer à la volonté des autorités maliennes qui est par ricochet la volonté d’une frange importante des Maliens ? Le Mali a recours à ces ‘’mercenaires’’, pas par plaisir, mais par nécessité, par esprit de survie. Comme l’a Choguel K. Maiga, face au chao qui se dessine, il faut s’interroger, songer à un plan B. Car, depuis neuf ans, la Minusma et la force française font semblant de stabiliser le Mali, de restaurer son intégrité territoriale, mais incapables de stopper la propagation des groupes terroristes qui étendent leur toile partout, du nord au sud et d’est en ouest au et au vue de ces forces internationales.

Malgré tout, l’armée, nos forces armées de défense et de sécurité, est interdite d’opérer librement sur l’ensemble de son territoire (cantonnée dans certains endroits et interdite d’opérer dans d’autres localités). Sous le poids de la complicité et la trahison de ses partenaires, des localités du pays tombent les unes après les autres aux mains des narco-jihadistes. Le complot est profond, il urge de soutenir des autorités qui prônent le changement. Pour la première fois, depuis neuf ans de mandat de la Minusma, les autorités maliennes ont osé s’opposer à une décision onusienne concernant leur pays, notamment sur le volet de l’augmentation du nombre de casque-bleus déployés.

« Si changement il y a à faire, il doit être convenu de commun accord avec les autorités maliennes en fonction des besoins du Mali. C’est pourquoi nous avons dit à notre ambassadeur de s’opposer », a martelé Choguel K. Maiga.

Ce n’est pas tout, la rumeur, longtemps propagée en militaire sur le double jeu de certains de nos partenaires dans la lutte contre les terroristes, a été confirmée par le Premier ministre Maiga, dans son intervention ce jeudi sur la question que certains considéraient encore comme rumeur, la venue de la Russie au Mali : «le président (Assimi Goita) a dit à la CEDEAO qu’on ne peut pas continuer dans une situation où par exemple, si nous sommes attaqués quelques part, on veut voler un hélicoptère pour aller. On nous l’interdit, au motif que cette zone est une zone d’entrainement d’autres forces internationales partenaires… cette situation ne peut pas continuer…».

Sur cet autre point de divergence entre les autorités de transition et une partie de la classe politique, à savoir les assises de la refondation et l’organe unique de gestion des élections, le gouvernement n’a rien inventé. Il s’agit d’une exigence de cette même classe politique et la communauté internationale, à travers la même CEDEAO. Tous vacarmes autour de ces deux questions ne sont qu’un faux procès contre nos autorités.