Le Mali démarre demain, au CHU Point de G, sa campagne de vaccination contre la Covid-19 avec seulement la ville de Bamako. Les cibles concernées sont le personnel soignant, les personnes âgées et les personnes à comorbidité.
L’information a été partagée dans l’après-midi de ce mardi 30 mars lors d’une conférence de presse animée par des responsables sanitaires et des membres du comité scientifique mis en place au lendemain la confirmation des premiers cas positifs au coronavirus. Les premières doses du vaccin AstraZeneca seront inoculées au ministre de la Santé et à des membres du Comité scientifique demain pour donner le ton de la vaccination.
Pour cette opération, le pays dispose déjà de 396 000 doses qui ont été réceptionnées le 5 mars dernier par le président de la Transition, Bah N’DAW. Selon des experts, à défaut du respect strict des mesures barrières, la vaccination est l’un des meilleurs moyens de prévention contre cette pandémie, surtout que le contexte malien est marqué par une augmentation de cas s’apparentant à une 3e vague.
«Astrazeneca acquis par notre pays est un bon médicament contrairement aux rumeurs qui circulent », a affirmé le Dr Ibrahima DIARRA, responsable chargé de cette vaccination. Il a précisé que les cibles sont le personnel soignant, les personnes âgées et les personnes à comorbidité parce qu’ils sont les plus exposés à la contamination de cette pandémie. Toutefois, a-t-il déclaré, « personne ne sera obligé à se faire vacciner. Ce sont deux doses qui seront inoculées à un mois d’intervalle », a affirmé le Dr DIARRA, tout en précisant que pour le moment, seule la ville de Bamako est concernée, à cause de son statut de l’épicentre de la pandémie. En plus, il s’agit de tirer les enseignements de la campagne avant de passer aux autres localités.
Le président du Comité scientifique, le Dr Seydou DOUMBIA, a, pour sa part, attesté la quantité de l’AstraZeneca. Par ailleurs, comme tout vaccin, il a des effets secondaires. Mais, le plus important, selon lui, est sa capacité thérapeutique.
« Ce vaccin protège et permet de minimiser le risque. Il n’y a de médicament sans risque. Oui, il y a des effets secondaires, mais il y a un choix à faire entre ces effets secondaires et les morts », a déclaré le Dr DOUMBIA. Pour lui, les bénéfices du vaccin emportent largement sur ses risques. Aussi, à sa connaissance, il n’y a aucun mort liée à ce vaccin. Pour ces raisons, a-t-il affirmé, le comité scientifique a recommandé son utilisation.
Pour la mise en œuvre de cette campagne, le comité scientifique, selon son président, a recommandé des dispositifs pour d’éventuels risques afin qu’ils puissent être gérés rapidement. Il s’agit des mesures de surveillance très rapprochée et une évaluation pour l’efficacité du vaccin. « Chaque personne vaccinée sera suivie régulièrement, à travers une fiche », a déclaré le Dr Seydou DOUMBIA.
Et pour aucun intérêt, se justifie-t-il, ils ne peuvent accepter le choix d’un vaccin contre la santé de la population.
« Nous n’allons pas amener des vaccins pour tuer nos concitoyens», a conclu le conférencier président du Comité scientifique.