Des députés de la 6é législature n’excluent pas de se rebeller à Bamako et dans leur différente circonscription électorale jusqu’à la prise en compte de leurs doléances par les autorités de la Transition.
A défaut d’être dédommagés des députés de la 6e législature dénoncent leur exclusion dans la mise en place du Conseil national de la Transition qui a tenu sa session inaugurale le samedi 5 décembre au CICB.
Ce matin, devant les journalistes à la Maison de la presse, ces élus de la nation durcissent le ton contre la Transition, après selon eux, avoir épuisé de toutes les voies d’apaisement. « Les autorités de la Transition doivent rectifier le tir pendant qu’il est temps. Le peuple malien ne va jamais accepter cela », relevons dans leur déclaration lue par Ely Diarra, vice-président du collectif mis en place à cet effet. Pour l’occasion, il était entouré d’autres élus dont le mandant de 5 ans a été écourté suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président IBK dans la nuit du 18 août 2020 à Kati.
Dans leur document de plaidoyer, ils soutiennent que le CNT a des limites dans la continuité des affaires publiques de l’Etat. « Le CNT proposé dans la charte de la transition ne peut en aucun cas remplacer l’Assemblée nationale sur le plan sous régional, régional et international », a insisté le vice-président Ely DIARRA.
Aussi soutient-il, le CNT n’a pas la légitimité de se saisir de certains dossiers comme le vote d’une loi d’amnistie en faveur des acteurs du coup d’Etat du 18 août pour se mettre à l’abri d’éventuelle poursuite judiciaire.
D’où, explique-t-il, la demande de la reprise du décret de nomination des membres du CNT en incluant au nombre des 121, les 147 députés. « Nous refusons d’être ignoré dans la construction de notre pays alors que nous avons été élus par ce peuple au nom duquel tout le monde parle », proteste-t-il. Avant de n’exclure la possibilité de manifester à Bamako et dans toutes les circonscriptions électorales pour revendiquer les droits du peuple en exigeant qu’ils soient associés de façon inclusive aux grands débats de la nation.
« Ils ont intérêt à le faire parce que nous n’allons plus s’asseoir et regarder les choses », fulmine de son côté Hamidou Djimdé, tout en affirmant que le CNT mise en place n’est pas représentatif de l’ensemble des circonscriptions. « On n’a l’impression que le Mali se résume à Bamako et à Kati », a-t-il regretté.
Mme Dicko Belco Samassekou est, pour sa part, écœurée que des Maliens qui ont manifesté contre l’élection d’une trentaine de députés restent insensibles à la désignation controversée de 121 membres du CNT, l’Organe chargé de débattre les grandes questions de la nation. « Les personnes cooptées dans les rues ne peuvent pas conduire les réformes attendues », a-t-elle prévenu.