Echangés contre des prisonniers terroristes, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, et l’humanitaire française Sophie Pétronin étaient attendus à Bamako dans la soirée d’hier. Vidéo à la clé, certaines sources affirment que le président de l’URD est arrivé à Gao hier. Faux.
«Soumaïla Cissé en passe d’être libéré.» La nouvelle court comme une trainée de poudre depuis ce week-end sur les réseaux sociaux et même dans des médias sérieux. Plusieurs sources indiquent que des otages terroristes auraient été libérés en contre partie. Dans un message vocal en arabe, un homme non identifié, affirme que certains ont déjà été libérés. D’autres qui sont à Koulikoro doivent être libérés pour boucler la liste. Selon les mêmes informations que nous avons pu vérifier, Soumaïla Cissé doit être libéré avec otage français probablement cette semaine. Si l’information suscite beaucoup d’espoir, certains proches du chef de file de l’opposition, enlevé le 25 mars, à Niafunké dans son fief électoral ne laissent pas emballer. « Plusieurs tentatives de libération a capoté à la dernière minute », nous confie une source qui confirme que les dernières nouvelles qui courent sont « vraies ».
Les proches du président de l’URD se sont massivement mobilisés dans la soirée du mardi 6 octobre à l’aéroport de Bamako et au QG de son parti en vue de l’accueillir. Mais l’avion attendu n’est pas arrivé. Dans la foulée des vidéos montrant le député élu à Niafunké dans une foule en liesse, publiée sur les réseaux sociaux, annoncent son arrivée à Gao.
Faux ! Il s’agit d’une ancienne vidéo tournée à Léré en mars dernier, quelques jours avant son enlèvement, à Léré, lors de la campagne pour les législatives, nous confirme, un proche de Soumaila Cissé. Et pour preuve, explique notre source, son garde du corps, mort lors de son enlèvement le 25 mars dernier, apparait dans la vidéo sortie de son contexte.
La même source nous indique que Soumaïla Cissé n’est pas arrivé hier à Gao, contrairement aux rumeurs qui soutiennent qu’il a passé la nuit dans la cité des Askia. D’après nos sources, il a certes été remis aux autorités administratives du Mali à Tessalit, mais il y aurait un dernier détail à régler : « la vérification de l’identité des prisonniers libérés ».
De son côté, le chef de la commission de négociation, Ousmane Issoufi Maïga, l’ancien Premier ministre, se garde de tout commentaire. « Nous ferons une déclaration au moment opportun. Mais pour le moment, nous n’avons rien à commenter», a-t-il déclaré.