Le président du parti Convergence pour le développement du Mali (CODEM), Housseini Amion Guindo propose une transition d’une année au plus avec essentiellement deux missions : la sécurisation du pays et l’organisation de la prochaine présidentielle. Tout le reste est inutile et budgétaire, selon lui.
«Vouloir installer durablement une transition peut donner à des soubresauts à tous les niveaux. Ça peut aiguiser l’appétit de certains », prévient le président du parti Convergence pour le développement du Mali (CODEM) lors de sa conférence de presse tenue ce matin. Objectif de la rencontre : partager la position du parti sur la transition dans le pays.
Deux semaines après le coup d’Etat contre le président IBK, la gestion de la transition divise les forces vives de la nation. Sa durée, son mandat, son président, sa feuille de route constituent les points d’achoppement. A cet effet, pour vider ces questions, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) annonce des journées de concertations nationales prévues du 5 au 6 prochain.
D’ici là, pour l’après IBK, le parti CODEM, l’une des forces politiques, propose une transition de douze mois au plus avec sa tête un civil. Aussi, souhaite-t-il, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale composé essentiellement des technocrates sous la conduite d’un Premier ministre consensuel.
« Il faut militer les aspects politiques et politiciens dans la transition pour ne pas prendre en otage l’aspiration du peuple qui s’était mobilisé contre l’ancien régime. Il ne faut pas que la transition soit l’occasion pour des hommes politiques de pousser de nouveaux bourgeons », a commenté le président de la CODEM, Housseini Amion Guindo.
Pour lui, la période doit être une opportunité aux partis politiques de se préparer à la conquête du pouvoir conformément à leur mission. Et non le contraire. Ainsi, il redoute que l’espoir des évènements du 18 août ne soit galvaudé en donnant « l’impression de l’accaparement du pouvoir et du ôte-toi de là que je m’y mette ». Aucun clanisme ne doit prospérer pour la gestion de cette transition. Le risque : la formation d’une opposition pendant cette période, a-t-il avisé.
« Il faut que les hommes politiques rivalisent sur le terrain. Pour une fois, il faut permettre au peuple de s’exprimer en choisissant son président, à travers des élections bien organisées», a déclaré le président Guindo.
Il estime également que le mandat de la transition doit se consacrer à deux missions : la sécurisation du territoire national et l’organisation de l’élection présidentielle. Tout le reste est inutile et budgétivore pour l’Etat, selon lui. Parce que la transition n’est pas le moment pour les grandes réformes, a-t-il soutenu.
« Aucune personne aujourd’hui n’a pas la légitimité de faire les grandes réformes », a déclaré le conférencier. Ces initiatives et d’autres actions doivent être laissées au président qui sera démocratiquement élu, a précisé Housseini Amion Guindo. Sa conviction est : « Le Mali ne se construit pas par une transition».