Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) s’est entretenu avec des partis politiques sur l’organisation d’une concertation nationale pour la gestion de l’après IBK. Ces rencontres vont se poursuivre afin d’amener l’ensemble des forces vives de la nation à adhérer au processus pour sa réussite, nous confie un membre de la junte.
Il y a deux semaines, des militaires ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keita. Depuis, c’est le statu quo. La transition politique et civile promise par la junte tarde à prendre forme. Acculé, à la fois par le M5-RFP et la CEDEAO, le CNSP envisage de tenir une concertation nationale pour définir les contours et la durée d’une transition devant conduire à de nouvelles élections. L’objet de cette rencontre nationale consisteà définir l’architecture de la transition, sa feuille de route…
Le vice-président du CNSP, colonel Malick Diaw accompagné d’autres compagnons impliqués dans le coup d’État du 18 août a reçu des responsables politiques du pays, ce lundi, au ministère de la Défense et des anciens combattants. A l’ordre du jour : l’organisation des prochaines assises sur la transition. Bokary Tréta, Moussa Mara, Tiémoko Sangaré, Oumar Ibrahim Touré, Youba Ba étaient notamment des chefs de parti politiques qui ont pris part à la réunion de ce lundi. Les deux parties, pendant une heure, ont discuté, à huis clos.
A leur sortie, le président de l’Alliance Ensemble pour le Mali (EPM), Bokary Tréta, s’est réjoui de la marche « d’équilibriste » de la junte face à tous les acteurs.
« Nous marquons notre adhésion au processus de la transition politique et civile que les militaires ont annoncée. Nous avons espéré qu’ils tiennent à ce qu’ils se sont engagés à rendre le processus participatif, inclusif et d’être d’égal distance vis-à-vis des forces politiques et sociales », a indiqué M. Tréta, tout en affirmant la disponibilité de l’EPM à apporter sa contribution à l’organisation et à la réussite de la transition.
En dépit du mécontentement de certains responsables au sein du regroupement politique de la majorité de l’ancien régime suite au coup d’Etat, les alliés du président promettent d’être à ce rendez-vous.
« Nous viendrons dire comme toutes les forces vives et politiques ce que l’EMP pense de la transition», a insisté le responsable politique de l’EPM avant d’ajouter : « Nous avons déjà un draft de propositions en élaboration »
D’ici à la finalisation de ce document, l’EPM, selon son président, adhère aux propositions à adapter à la situation du Mali.
Le 1er vice-président du CNSP, Malick Diaw, a souligné, de son côté, la nécessité pour les Maliens de se réunir autour de la même table et de discuter à bâtons rompus, à travers une concertation nationale.
« La concertation va être un cadre d’échanges afin de convenir des initiatives pour la bonne marche de la transition. Aujourd’hui, le Mali a besoin de tous les Maliens. Nous avons besoin de la contribution de tout le monde. L’architecture de la transition sera définie par les Maliens », a-t-il indiqué tout en rassurant de la bonne marche du processus.
Cette approche inclusive de la junte est saluée et appréciée également par le président de l’Adema PASJ, Tiémoko Sangaré.
« Nous avons senti la volonté du côté du CNSP d’agir avec l’ensemble des Maliens et de faire face aux urgences du Mali. A ce titre, nous avons exprimé notre disponibilité à accompagner la démarche et à jouer notre rôle force politique. C’est un bon début, en attendant les autres rencontres », a déclaré le président Sangaré. Selon lui, la politique d’exclusion prônée par le Mouvement du 5 juin pourrait conduire à l’échec de la transition. Les problèmes du Mali n’auront de solution que lorsque les Maliens auront l’intelligence de se mettre ensemble et d’agir ensemble, a-t-il soutenu.
Pour rappel, le vendredi dernier, les chefs d’État de l’espace sous régional ont tenu un autre sommet extraordinaire virtuel sur le Mali. Il a été sanctionné par des résolutions de sortie de crise. Ces présidents exigent notamment une transition d’une année avec à sa tête un civil ou un militaire à la retraite. La levée de l’embargo sur le Mali est liée également à l’application de ces mesures.