Mali : l’ONU et la France ont-ils demandé de rétablir IBK dans ses fonctions ?

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Ni la France, ni l’ONU n’ont demandé aux putschistes de rétablir le président déchu, Ibrahim Boubacar Keïta, dans ses fonctions contrairement aux affirmations de Remy Ngono, journaliste camerounais basé en France.  

Au Mali, une nouvelle page de l’histoire s’ouvre. La junte militaire menée par le colonel Assimi Goïta a déposé, ce mardi, le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, après trois mois de contestation déclenchée par le M5 RFP. Arrêté à sa résidence privée à Sébénicoro avec son Premier ministre, le président IBK a été contraint à la démission dans la nuit du mardi au mercredi, à minuit. Dans la foulée, l’acte a suscité une avalanche de réactions au sein de la communauté internationale. La Cedeao, l’Union africaine, l’ONU, l’Union européenne,  la France, les Etats-Unis d’Amérique, l’Algérie, l’Allemagne, etc. ont réagi les uns après les autres. Ils ont unanimement condamné le coup de force ayant entraîné la chute du régime d’IBK, mis à rude épreuve après sept ans de gestion ponctuée de scandales financiers greffés à la crise provoquée par les dernières élections législatives.

La Cedeao et l’Union Africaine sont allées plus loin en appliquant les mesures de sanction contre le Mali. Fermeture des frontières terrestres et aériennes et suspension des relations commerciales et financières pour l’une, et suspension du Mali des instances de décision pour la seconde.

Non, ni la France, ni l’ONU n’ont demandé aux putschistes de rétablir IBK dans ses fonctions

Remy Ngono, journaliste camerounais basé en France prétend sur son compte Facebook que « La France et l’ONU demandent aux militaires putschistes de rétablir le président déchu Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir.» Le post de notre confrère suivi par plus de 710 000 abonnés a été largement partagé sur le réseau social Facebook. C’est du faux !

Ni la France, ni l’ONU n’ont encore demandé aux militaires de rétablir au pouvoir le président, Ibrahim Boubacar Keïta.  La preuve : dans un communiqué signé par son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Ledrian, ce mercredi, la France a déclaré « avoir pris acte de la démission du président Ibrahim Keïta, (…). Avant d’appeler les militaires à libérer le président déchu et des membres de son gouvernement.  Dans le même communiqué, la France affirme « se tenir aux côtés du peuple malien.»

 «Au Mali, le pouvoir doit être rendu aux civils et des jalons doivent être posés pour le retour à l’ordre constitutionnel. Le Président Keïta, son Premier ministre et les membres du gouvernement doivent être libérés sans délai et leur sécurité garantie.» a écrit de son côté le président français, Emmanuel Macron, ce mercredi, sur son compte Facebook.

Quant au Conseil de sécurité de l’ONU, qui s’est réuni d’urgence ce mercredi, il a dans la même dynamique condamné le coup d’Etat et invité les puschistes à la libération « immédiate » des dirigeants arrêtés et souligné la nécessité pressante de rétablir l’Etat de droit et d’aller vers un retour de l’ordre constitutionnel constitutionnel ». Mais à l’issue de la rencontre du mercredi dernier , l’ONU n’a pas clairement demandé à la junte de rétablir le président Keïta dans ses fonctions. Le lien du compte-rendu de la rencontre des pays membres du conseil de sécurité de l’ONU ici.

Lassina Niangaly

Major de la 3ème Promotion de la Formation en Alternance de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille à Bamako en 2018, Lassina NIANGALY, 33 ans, est journaliste depuis août 2012. Il est titulaire d'une maîtrise en Histoire-Archéologie et d'un Bac+5 en Histoire et Géographie. A la base professeur d'enseignement secondaire.

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