Boubou Cissé, dont la tête est réclamée par l’imam Mahmoud Dicko, bénéficie du soutien de la communauté internationale et du chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, pour conduire le gouvernement d’union nationale annoncé par le Chef de l’Etat.
Le Mali n’a pas de gouvernement depuis plus d’un mois, sa Cour constitutionnelle est dissoute et l’Assemblement nationale est non-opérationnelle. Une paralysie consécutive aux contestations du Mouvement du 5 juin rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) dont la revendication principale repose sur le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Une position jugée ‘’extrémiste’’ par certains responsables politiques et de la société civile dont l’imam Mahmoud Dicko, personnalité morale du M5. Puisqu’il ne partage pas le départ de IBK, car justifie-t-il, la décision risque d’en rajouter à la crise. Il l’a encore rappelée ce vendredi. « Vraiment, je veux qu’on renonce au point sur la démission du président », a-t-il insisté.
Si son discours s’est adouci en faveur d’IBK, toutefois, il s’est durci contre le Premier ministre. Pour une sortie de crise, l’imam Dicko plaide pour le remplacement de Boubou Cissé par un chef du gouvernement consensuel. « Il faut que le choix du Premier ministre devant conduire le gouvernement d’union nationale soit approuvé par l’ensemble des acteurs », a-t-il indiqué.
Ces propos contrastent ceux du chérif de Nioro du Sahel, Bouyé Haïdara influent leader auprès de qui l’imam Dicko prend souvent des conseils. En effet, le même jour, dans son sermon du vendredi 24 juillet, dans la Zawya de Nioro, le guide des hamallistes, Mohamed Ould Cheicknè Haidara dit Bouyé a réitéré sa décision en faveur du maintien de Boubou Cissé pour former et conduire le gouvernement d’union nationale. «Ma position est de laisser le temps au Premier ministre Boubou Cissé de montrer de quoi il est capable, de montrer ses preuves. Je n’ai rien à lui reprocher », a déclaré le chérif de Nioro face à ses fidèles.
Ce gouvernement dont la formation est attendue depuis des semaines ne doit pas dépasser 25 membres, préconise Bouyé. Aussi, sa composition doit comprendre l’ensemble de la sensibilité du pays, a-t-il ajouté.
Outre cette bénédiction de taille, le chef de l’exécutif bénéficie également du soutien de la communauté internationale jusque-là solidaire aux résolutions de la CEDEAO. Celle-ci, pour une sortie de crise, a déjà dépêché en un mois, trois missions au Mali. L’organisation sous régionale, selon une source, a été sans équivoque sur le maintien du président et de son Premier ministre lors de ses différentes missions .
Après sa dernière mission conduite par cinq chefs d’Etat, la CEDEAO convoque ce lundi 27, un sommet extraordinaire sur la situation du Mali. Au terme de cette réunion, il est attendu « des mesures fortes » de sortie de crise au Mali.