Après trois jours de manifestations violentes, les banques et beaucoup de services d’administration publique n’ont pas ouvert ce lundi.
Lundi 13 juillet. 8heures passées. A Kalaban coura, sur la bande des 30 m, route de l’aéroport international ‘’Président Modibo Keïta’’. Seydou, mine renfrognée, n’a que ses yeux pour constater les dégâts. Il est gérant d’une des Stations ‘’Total’’ située sur cette artère entre l’hôtel Olympe et l’hôtel Wassoulou. Pompes arrachées, vitres et enseignes lumineux brisés, les manifestants ont laissé derrière eux une scène de désolation. «J’étais là quand ils arrivaient. Ils ont tout cassé et emporté ce qu’ils peuvent», raconte, le vigile des lieux.
Même constat à Badalabougou, près du Lycée les Castors, en contre-bas de la colline qui abrite la cité universitaire où une autre station à essence a été pillée, dimanche 12 juillet, vers 17heures. Au centre ville plusieurs édifices publics ont aussi été saccagées: Assemblée nationale, ORTM, Haut conseil des collectivités territoriales etc.
Quant au bilan humain, il se chiffre à plus une dizaine de morts et plus de cent blessés. Ce lundi, nombre de services de Banque et d’administration publique sont restés fermés. Malgré l’appel au calme lancé la veille par le principal leader du M5 RFP, Mahmoud Dicko, ce matin encore des manifestants tentent de barricader certaines voies principales de la capitale. Côté gouvernemental, le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, a dissout de « fait » la Cour constitutionnelle dont les nouveaux membres devront réexaminer les résultats définitifs des élections législatives proclamés par la défunte Cour constitutionnelle. Malgré tout, la tension reste palpable.