Après la proclamation des résultats des élections législatives par la Cour constitutionnelle, ce 30 avril, le candidat de la liste ADEMA, Baba Nadio, était, ce 1er mai 2020, face à ses militants et sympathisants, dans un établissement scolaire à Kalaban-Coura. Il s’agissait pour lui de remercier ces derniers pour leur grande mobilisation ce 19 avril, même si la Cour constitutionnelle, dernier recours en a décidé autrement.
La proclamation des résultats définitifs des législatives du 19 avril 2020 ont mis en colère les électeurs de plusieurs circonscriptions électorales, dont la CV du district de Bamako où les militants n’ont pas hésité à dénoncer un hold-up électoral au profit des soutiens du régime (la liste APR-RPM). C’est dans ce climat électrique que le candidat de l’ADEMA, Baba Nadiao, donné perdant par les sages de la COUR, alors que sa liste était largement en tête avec les résultats officiels de l’Administration territoriale, a tenu à remercier ses militants et sympathisants de la grande mobilisation.
Ici, après l’annulation du vote dans 18 bureaux de vote ‘’pour fraude’’, la Cour a renversé la pyramide dressée par le ministère de l’Administration territoriale. C’est ainsi qu’au lieu de la liste URD-ADEMA-ADP/MALIBA, c’est celle de l’APR-RM l’emporte haut la main.
C’est en grand croyant, homme de Dieu, que Baba Nadio, accompagné de M. Sylvestre Kamissoko, un de ses fidèles lieutenants, est parvenu à calmer ses militants très remontés contre les résultats donnés par la Cour.
« Point de doute que notre candidat a proprement gagné. À Sabalibougou, nous avons eu 4 500 voix loyalement qui ont été annulées », a témoigné un allié non moins élu municipal de la commune. Pour lui, la victoire de l’alliance URD-ADEMA-ADP/Maliba a été volée.
Pour des jeunes venus nombreux au rendez-vous, il faut organiser des manifestations, comme ce fut le cas dans d’autres communes pour revendiquer la victoire.
Mais M. Nadio n’entend pas les choses de cette façon : « En 2002, celui qui nous dirige aujourd’hui a été triché. Mais confiant son sort à Dieu, il s’est résigné. Il a fini par être réélu à la magistrature suprême du pays. De la même manière, si vous estimez que nous avons gagné, je vous le concède, mais souffrez que notre heure à l’Assemblée nationale n’est pas arrivée ».
Pour le candidat de l’ADEMA, ce n’est qu’une bataille perdue.
« Dieu est témoin de ce qui s’est passé. Nous n’allons pas mettre notre commune à feu et à sang. Le combat que nous avons à mener dans cette commune et dans notre pays, ce n’est pas de casser nos routes, nos écoles, nos infrastructures de développement. Notre combat se mène contre le terrorisme, il se mène contre l’ignorance, l’analphabétisme… », a-t-il martelé.
« Nous sommes présentés comme candidat comme les autres, nous nous sommes battus et nous avons gagné, mais notre victoire a été volée. Nous restons des républicains étant convaincus que notre tour n’est pas encore arrivé », a-t-il moralisé.
C’est sur ces mots que le candidat a remercié, les chefs de quartier, les notabilités, les responsables d’associations et d’organisations de la société civile qui ont porté leur confiance en lui avant de demander aux militants et sympathisants venus l’écouter de rentrer calmement chez eux.
« Nous n’allons pas empêcher les hommes et les femmes de cette commune de dormir, parce que c’est aussi, nos frères, nos sœurs… », a-t-il conclu.