Le gouvernement a pris l’initiative de suspendre l’exportation de plusieurs produits dont les denrées alimentaires, jusqu’à nouvel ordre. Objectif: «sauvegarder» le stock disponible.
«Le riz, le mil, le sucre, le lait, les pâtes alimentaires, l’huile raffinée», c’est liste des produits alimentaires interdits d’exportation au Mali. Et cela jusqu’à nouvel ordre. La mesure prise par le gouvernement, le 17 avril dernier concerne aussi trois autres produits: le gaz butane, les gels hydroalcooliques et les masques. Cette décision qui tombe à quelques jours du mois de ramadan, période de forte consommation, vise, selon des sources à la direction générale des douanes, à sauvegarder le stock disponible sur le marché. Les mêmes sources indiquent qu’avec la pandémie du COVID 19, la courbe des taux d’importation a dégringolé. Ainsi la mesure vise à mieux maîtriser l’approvisionnement du marché en produits de première nécessité et éviter une éventuelle flambée des prix.
Cependant la Banque mondiale déconseille les restrictions d’exportation . Pour cause, l’institution estime qu’elles pourraient engendrer une pénurie dans certains pays et contribuer à la flambée des prix.
«Limiter les exportations alimentaires pour renforcer la disponibilité des produits sur le marché extérieur : c’est précisément ce qu’il ne faut pas faire dans les circonstances actuelles. Si l’on se réfère aux enseignements de la crise alimentaire de 2008-2011, de telles mesures ont fait grimper les cours mondiaux de 13 % en moyenne et de 45 % pour le riz. Et ce sont les pays les plus pauvres qui en paieront le tribut le plus lourd parce qu’ils sont fortement tributaires des importations de denrées alimentaires», a écrit, Mari Elka Pangestu, Directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats.
Mais le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, qui qualifie l’initiative de «salutaire» tempère. Car soutient-t-il, le Mali est un pays continental. Et selon lui, les produits concernés ne représentent pas grand chose dans le portefeuille de marchandises exportées au Mali. «Les produits les plus exportés sont l’or, le coton, et le bétail sur pied», a-t-il indiqué.
Du côté de la direction générale du commerce et de la concurrence, nos sources rassurent que «le stock des produits de consommation est suffisant» et qu’il n’ y a pas de «pénurie» à craindre.