Lors de la traditionnelle présentation des vœux au Président de la République, au Palais de Koulouba, le président de la Cour Constitutionnelle Mme Manassa Danioko a dénoncé des pratiques qui portent atteinte au bon fonctionnement de l’État.
Dans un premier temps, le président de la Cour constitutionnelle a dénoncé le comportement de certains administrateurs qui n’hésitent pas de braver le secret professionnel.
« La confidentialité dans les affaires publiques n’existe plus. Les documents les plus importants sont diffusés sur les réseaux sociaux, car la discipline et la sanction administrative ne sont plus de rigueur » a-t-elle déploré.
Aussi, la présidente de la Cour Constitutionnelle a déclaré qu’« il ne doit y avoir de justice sélective et les juges ne doivent être soumis à aucune contrainte. Ils doivent rendre la justice en toute conscience, en toute indépendance en appliquant seulement la loi. Ils ne doivent recevoir aucune indication, instruction. Ils doivent avoir à l’esprit la teneur de leur serment »
Manassa d’ajouter que le Mali a besoin du juge qu’il faut à la place qu’il faut, du juge qui observe la déontologie et l’éthique.
« Comment comprendre la diffusion sur les réseaux sociaux des décisions de justice. Comment comprendre des procureurs de la République qui donnent l’impression de décider à la place du juge jugeant, alors qu’ils n’ont pour rôle que de veiller sur l’ordre public, de protéger la société ? », s’est-elle indignée.
Le président de la Cour constitutionnelle, fidèle à son rôle de veille, a également interpellé le ministre de l’Administration territoriale à prendre toutes ses responsabilités dans la gestion des partis politiques. Pour elle, il y a nécessité d’informer et de former les partis politiques sur leurs obligations, surtout sur l’interdiction qui leur est faite de porter atteinte à la sécurité et à l’ordre public.
La Cour Constitutionnelle se dit préoccupée également par le non-respect des textes constitutionnels et légaux par les partis politiques. Toute chose qui favorise l’anarchie, l’impunité et le désordre.